Budget : Sébastien Lecornu ménage encore les riches

« Dans le projet de loi de finances, tout a été fait pour épargner Bernard Arnaud et les milliardaires Français », a résumé mardi l’économiste Gabriel Zucman, après que le gouvernement a rendu public son projet de budget 2026 pour l’État (PLF) et pour la Sécurité sociale (PLFSS). Censée remplir cet objectif, la taxe sur les holdings patrimoniaux manque sa cible. En raison d’une « liste des exonérations s’étendant sur des pages et des pages, explique l’inventeur de la taxe qui porte son nom, plus de 95 % du patrimoine des milliardaires est exonéré de ce nouvel impôt ».

Participation minimale pour les super-riches et les entreprises

Même mansuétude pour les grandes entreprises. La surtaxe exceptionnelle sur celles qui réalisent un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros en France, mise en place en 2025, est reconduite. Mais réduite de moitié. Gain espéré : 4 milliards d’euros. Cette prolongation s’accompagne d’un cadeau demandé de longue date par le Medef : la suppression dès 2028 de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), un impôt de production.

Pas de pitié, en revanche, pour le contribuable. Le barème de l’impôt sur le revenu et celui de la CSG sont gelés. Au lieu d’être adaptés en fonction de l’inflation, ils vont rester inchangés. Le gouvernement espère en tirer 2,2 milliards d’euros. Une année blanche est aussi annoncée, c’est-à-dire la non-indexation sur l’inflation des salaires des fonctionnaires, mais aussi des prestations sociales, dont les pensions de retraite.

Des économies importantes sur la santé

Mais c’est la Sécurité sociale qui va payer le plus lourd tribut. Le texte prévoit de réduire le déficit global de la Sécu de 17,5 milliards d’euros, dont 7,1 milliards rien que sur l’assurance-maladie. Pour y parvenir, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) ne va être rehaussé que de 1,6 %. Cela « veut dire en vérité 2 % de baisse au minimum, parce qu’on sait que les besoins augmentent beaucoup plus », souligne la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Cette baisse de moyens va se traduire par une continuation de la dégradation des conditions d’accueil et de travail dans les hôpitaux. Mais l’assuré est aussi appelé à contribution, via le doublement du montant des franchises médicales, c’est-à-dire son reste à charge sur les boîtes de médicaments ou autres actes paramédicaux. Et les arrêts de travail sont toujours dans la ligne de mire du gouvernement.

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