Après Bétharram, que révèle le « #MeToo de l’enseignement catholique » ?
Pour évoquer les effets du scandale de Notre-Dame de Bétharram sur la libération de la parole des victimes, c’est la métaphore marine qui est le plus souvent utilisée. « Tsunami », « raz de marée », « déferlante »… Voilà comment les acteurs de ce « #MeToo de l’enseignement catholique » décrivent eux-mêmes l’accumulation des témoignages dénonçant des faits de violences commises dans ces institutions privées, bien souvent depuis des décennies.
Avec la forte médiatisation de cette affaire, à partir du mois de février, suite aux révélations de Mediapart sur le rôle de François Bayrou, pas une semaine sans que ne se crée un nouveau collectif de victimes, pointant les mêmes abus répétés, dans d’autres établissements : Notre-Dame du Sacré-Cœur, dit « Cendrillon », à Dax (Landes), Notre-Dame de Garaison à Monléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées), collège Saint-Pierre du Relecq-Kerhuon (Finistère), institution Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)…
« Comprendre comment tant de crimes ont pu être commis à Bétharram »
Organisées autour de simples pages Facebook et autres fils WhatsApp, ces nouveaux collectifs en côtoient de plus anciens, comme l’association des Filles du Bon Pasteur, à Angers, ou les victimes du Village d’enfants de Riaumont, à Liévin dans le Pas-de-Calais (lire ci-après). Des histoires déjà mises sur la place publique mais qui n’avaient pas bénéficié, jusqu’ici, d’un écho national, ni de l’attention des responsables politiques. ...