Football : dans une pétition en ligne, la mère d’Adrien Rabiot dénonce les insultes personnelles et familiales
Après avoir porté plainte contre X pour injure, Véronique Rabiot, mère et conseillère du milieu de terrain international de l’Olympique de Marseille, Adrien Rabiot, a lancé une pétition en ligne. Elle fait suite aux injures et banderoles déployées au Parc des Princes, le 16 mars, contre elle et son fils par les supporters parisiens, lors du match de la 26e journée de Ligue 1 face à l’OM (3-1).
Les destinataires de cette pétition, intitulée « Pour un football respectueux – Stop aux insultes personnelles dans les stades », ne sont rien moins qu’Aurore Bergé (ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations), Marie Barsacq (ministre des Sports), Michel Savin (sénateur LR, co-auteur du projet de loi sur la gouvernance du sport professionnel) et Vincent Labrune (président de la Ligue de football professionnel).
« Chants, banderoles et propos haineux ne sont pas des “traditions” de supporters »
Déposée lundi 31 mars sur le site Internet mesopinions.com, la pétition a déjà recueilli près de 6 000 signatures en 4 jours. « Depuis trop longtemps, les tribunes de certains stades deviennent le théâtre d’insultes ciblées, personnelles et humiliantes, dénonce Véronique Rabiot en préambule du texte. Les chants, banderoles et propos haineux ne sont pas des « traditions » de supporters : ce sont des violences verbales, souvent sexistes, racistes, et diffamatoires, qui n’ont pas leur place dans notre société, encore moins dans nos stades. »
Pour son retour au Parc des Princes, Adrien Rabiot, qui évolue désormais chez le rival honni de l’Olympique de Marseille après avoir été formé au PSG, avait été ciblé par des chants insultants répétés et plusieurs banderoles offensantes, dont l’une évoquant sa mère ainsi que son père. Ce dernier est décédé en 2019 après avoir souffert pendant 12 ans d’un « locked-in syndrome » provoqué par un grave AVC.
« Je m’exprime aujourd’hui non pas seulement en tant que mère, mais en tant que citoyenne attachée aux valeurs de respect, de dignité et de justice. Le sport est un espace de passion, de ferveur, et de rivalité – mais en aucun cas un terrain légitime pour humilier publiquement une personne ou sa famille », souligne-t-elle.
« Ce combat dépasse ma situation personnelle »
Celle qui gère les intérêts de son fils depuis le début de sa carrière de footballeur, demande l’application stricte des règlements de la Ligue et de la Fédération française de football interdisant les propos injurieux, sexistes ou discriminatoires en tribune.
Elle réclame aussi la mise en place de dispositifs de détection et de sanctions plus efficaces à l’encontre des auteurs de propos haineux ; une prise de parole claire et solidaire des institutions sportives et médiatiques lorsqu’une personne est attaquée de manière publique et injuste et enfin la protection des familles des joueurs. « Ce combat dépasse ma situation personnelle. Il concerne tous les acteurs du football : joueurs, joueuses, familles, enfants dans les stades », conclut-elle.
Deux jours après le lancement de cette pétition, la commission de discipline de la Ligue a fait la sourde oreille, semble-t-il, en sanctionnant le PSG, mercredi 2 avril, d’un simple huis clos partiel, d’une partie de la tribune Auteuil, pour un seul match et d’une légère amende de 20 000 euros. En revanche, l’instance a eu la main bien plus lourde à l’encontre de Montpellier dont la tribune Etang de Thau sera fermée jusqu’en fin de saison.
Cette tribune, où se trouvent les ultras de Montpellier, est à l’origine de l’interruption définitive du match contre Saint-Etienne à la 57e minute après un incendie, des jets de fumigènes sur le terrain, un stadier blessé et l’évacuation du stade par les CRS, alors que leur équipe était menée à domicile 0-2. Le club héraultais, qui espérait pouvoir reprendre la rencontre jusqu’à son terme à une autre date, écope également de la défaite 0-2 contre les Verts.
La tribune Auteuil ouverte, samedi, pour fêter le titre
Interrogée ce jeudi 3 avril sur la chaine L’Equipe sur plateau de L’Equipe de Greg, la mère du footballeur a fustigé la décision de la commission de discipline contre le club parisien. « Ce sont des sanctions qui n’en sont pas. Franchement, c’est lamentable, scandaleux, a-t-elle déploré. Une fermeture partielle et 20 000 euros d’amende… C’est comme s’il n’y avait pas de sanction. D’autres clubs sont bien plus durement sanctionnés. Le PSG s’en sort toujours très bien. » Et d’ajouter « Il y a une justice à deux vitesses. »
La fermeture partielle de la tribune Auteuil n’ayant été décidée qu’à partir du mardi 8 avril à minuit, elle sera donc remplie par les supporters parisiens pour la réception d’Angers, ce week-end. Ce n’est que pour la rencontre suivante, face au Havre le 19 avril, qu’elle sera à moitié vide. Or, le PSG n’a besoin que d’un match nul, samedi à 17 heures face aux Angevins (28e journée de L1), pour remporter son 13e titre de champion de France…
« Mon sentiment, c’est que c’est scandaleux d’annoncer une sanction appliquée le 19 avril pour des faits qui se sont produits le 16 mars, a-t-elle regretté alors qu’on lui demandait de réagir en direct. On a laissé au PSG le week-end libre pour fêter le titre. Pourtant, les sanctions sont immédiates pour tous les clubs, sauf le PSG. Pourquoi n’est-elle pas immédiate ? »
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