«Toujours sous-estimé», «coup de poker»... Les réactions après la réélection d’Olivier Faure à la tête du PS

Malgré une affiche de second tour similaire, le congrès de Nancy connaîtra une issue plus heureuse que celui de Marseille (2023), lorsque les finalistes s’étaient mutuellement accusés de triche. Défait avec 49,1% des suffrages, Nicolas Mayer-Rossignol a reconnu sa défaite et félicité Olivier Faure, premier secrétaire sortant et réélu du Parti socialiste (PS). «Fidèle à mes valeurs je continuerai de porter une gauche populaire et républicaine, qui s’affirme par ses idées», a ajouté le maire de Rouen, remerciant au passage les «12.000» militants socialistes qui ont voté pour lui.

Olivier Faure, qui sera l’invité ce vendredi soir du JT de 20 heures de TF1, a lui aussi salué son adversaire, avant d’évoquer sa mission à la tête du parti à la rose. «Dès demain, nous poursuivrons le travail commencé en 2018 pour amplifier la dynamique, avec un PS ancré au cœur de la gauche», a écrit le député de Seine-et-Marne, soulignant l’impératif de «construire ensemble pour ouvrir le chemin vers de nouvelles victoires». Le troisième homme du congrès, Boris Vallaud, éliminé à l’issue du premier tour, a formulé le même vœu. «Nous devons maintenant nous mettre au travail pour faire de notre PS une alternative utile à la vie des Français», a enjoint le chef des députés roses.

Plusieurs soutiens d’Olivier Faure se sont réjouis de cette victoire sur le fil. «C’est la reconnaissance du travail accompli, en a déduit Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis. Pas à pas, il a reconstruit le PS et les militants ont validé cette orientation.» Plus surprenant, ce constat est partagé par le député nationaliste de la Somme, Jean-Philippe Tanguy, qui estime qu’Olivier Faure «a sauvé le PS» et qu’il est «toujours sous-estimé mais toujours gagnant».

Dans le reste de la gauche, plusieurs voix se sont élevées pour appeler à l’union, à l’instar de François Ruffin, partisan d’une primaire de la gauche. L’ex-Insoumis a applaudi la réélection d’Olivier Faure qui, à ses yeux, ouvre la voie à une «alliance» avec le PS. Mais parmi ceux qui ont quitté le parti fondé par François Mitterrand, les commentaires sont durs. «La marche vers le groupuscule se poursuit», s’est lamenté Jean-Yves Le Drian, ancien ministre socialiste de la Défense.

«Fréquenter la meute ça laisse des traces»

Malgré l’absence de contestation de la part des vaincus, Julien Dray, ancien député PS de l’Essonne, a accusé à demi-mot Olivier Faure de tricherie. Le «baron noir» de la gauche en veut pour preuve le fait que les résultats en nombre de voix n’ont pas été communiqués. «La raison est simple, il n’a pas gagné vraiment et tente le même coup de poker qu’il y a deux ans... Décidément, fréquenter la meute ça laisse des traces», cingle le socialiste, en allusion au livre-enquête La Meute  (Flammarion) sur le fonctionnement clanique de La France insoumise.

Sur le plateau de Public Sénat, Johanna Rolland a fait état de «quelques centaines de voix d’écart» entre les deux hommes, sur un total de 24.000 votants – un chiffre en légère augmentation par rapport au premier tour. La première secrétaire déléguée du PS a assuré que les résultats précis seront publiés dans les prochaines heures. Les socialistes ont rendez-vous le week-end prochain à Nancy pour l’intronisation d’Olivier Faure, la quatrième depuis sa première élection en 2018.