La photographie du visage de Virginie, grièvement blessée après une vive altercation, avait provoqué l’indignation et entraîné l’ouverture d’une enquête par le parquet d’Aix-en-Provence. Comme confirmé au Figaro d’une source judiciaire, les investigations ont récemment abouti à la convocation d’un suspect devant le tribunal de police d’Aix.
Cet individu, désormais poursuivi pour des faits de «violences ayant entraîné une ITT de moins de 8 jours», n’est autre qu’un agent contractuel du rectorat de l’académie d’Aix-Marseille. Le jeune homme est soupçonné d’avoir agressé la mère de famille membre du Syndicat de la famille (anciennement La Manif pour tous) alors qu’elle manifestait devant un bâtiment du rectorat le 4 octobre dernier.
Plusieurs militants de l’association s’étaient ainsi rassemblés devant le bâtiment avec une banderole sur laquelle il était inscrit : «Wokisme et transidentité, laissez nos enfants tranquilles !». Alors qu’ils distribuaient des tracts à des passants et au personnel du rectorat, un jeune homme agité est allé à la rencontre des militants en les apostrophant avant de s’en prendre à la mère de famille. «Il n’a posé aucune question et l’a cognée en plein visage avant de s’enfuir», indiquait Ludovine de La Rochère, présidente du Syndicat de la famille, au Figaro.
Contravention de 5e classe
L’agresseur avait été interpellé le soir des faits par des agents de la brigade anticriminalité d’Aix-en-Provence et placé en garde à vue. La militante, elle, a pu déposer plainte dans la foulée. Très choquée, elle souffrait également d’une triple fracture du nez ayant nécessité une première intervention chirurgicale. Une intervention «plus importante» est prévue prochainement. «Elle a été très secouée physiquement et moralement. Plusieurs semaines seront nécessaires à l’amélioration de son état de santé», précise Ludovine de La Rochère, se félicitant de la convocation de l’agent devant le tribunal de police.
Contactée, la direction du rectorat d’Aix-Marseille a indiqué ne pas souhaiter s’exprimer sur l’affaire en cours, préférant attendre la décision de justice. L’affaire est tout de même embarrassante pour le rectorat, qui voit désormais l’un de ses contractuels être mis en cause dans une sérieuse affaire de violence sur fond de désaccord idéologique avec une association. D’après une source, une personne est également mise en cause pour des faits de «violences contraventionnelles» à destination de l’agent, qui s’est lui-même plaint d’avoir été pris à partie lors de l’échauffourée qu’il a provoqué. Cette personne n’est toutefois pas membres du Syndicat de la famille.
«L’agent a été pris à partie par des personnes qui ne sont pas syndiquées après avoir cogné notre militante», confirme Ludovine de La Rochère en précisant n’avoir toujours pas été reçue par le recteur de l’académie d’Aix-Marseille malgré une demande de rendez-vous. Une expertise a également été demandée par l’avocat de Virginie, qui n’a pas obtenu une requalification du nombre d’ITT délivrés. Au-delà de 8 jours, l’infraction se transforme en délit et relève de la compétence du tribunal correctionnel. Sans cette requalification, l’agresseur s’expose à une contravention de 5e classe (1500 ou 3000 euros en cas de récidive).