"Le pape des deux mondes", "un Américain au Vatican"… Comment la presse nationale et internationale évoque l'élection du cardinal Robert Francis Prevost, devenu Léon XIV

Sa mozette rouge sur les épaules, son salut à la foule de la place Saint-Pierre et son sourire ému sont, vendredi 9 mai, sur toutes les unes de journaux. "Un Leone per la pace" ("Un Léon pour la paix"),  écrit en Italie Il Fatto quotidiano, pour accompagner la photo de Robert Francis Prevost.

Un titre non sans lien avec le premier discours de l'Américain de 69 ans, devenu jeudi, sous le nom de Léon XIV, le premier pape de l'histoire venu des Etats-Unis. Il a lancé un "appel de paix" à "tous les peuples" lors de son apparition devant la foule en liesse réunie place Saint-Pierre, au Vatican. Que pensent les autres journaux de son élection ? Tour d'horizon.

"Le choix d'une Eglise ouverte"

La presse régionale française salue de façon unanime l'arrivée d'un pape américain au Vatican, bien qu'il ait aussi la nationalité péruvienne et soit polyglotte – il parle français, italien, espagnol et anglais. "Un Américain au Vatican", titrent L'Ardennais et La Nouvelle République. "Léon XIV, l'Américain", choisit pour sa une Le Bien public. "Il a la réputation, au sein de la Curie, le gouvernement du Vatican, d'être un modéré capable de concilier des points de vue divergents", écrit aussi dans son édition du jour La Provence, alors que l'archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline, faisait partie des favoris du conclave.

La presse nationale, elle, préfère afficher les déclarations de Léon XIV ou analyser le choix des cardinaux électeurs. "Etre unis, ne pas avoir peur", reprend Aujourd'hui en France pour sa première page. "En le choisissant, les cardinaux confirment le choix d'une Eglise ouverte, multiculturelle et missionnaire", juge La Croix dans son dossier spécial. L'Humanité, de son côté, fait des comparaisons avec les anciens papes. En une, le média de gauche estime que Léon XIV est "dans les pas de François". A l'intérieur de ses pages, il écrit que "son nom de règne témoigne d'une affiliation avec Léon XIII, préoccupé de justice sociale et de conditions des ouvriers". 

"Léon XIV, le missionnaire devenu pape", s'enthousiasme la Croix, quotidien catholique français, au lendemain du choix du conclave. (LA CROIX)
"Léon XIV, le missionnaire devenu pape", s'enthousiasme la Croix, quotidien catholique français, au lendemain du choix du conclave. (LA CROIX)

D'autres quotidiens s'autorisent des jeux de mots, comme L'Equipe, qui n'hésite pas à faire le parallèle avec la victoire du PSG contre Arsenal mercredi soir en Ligue des champions ("Heureux comme des papes"). Libération mise sur une rime pour sa première page : "Léon au balcon". Puis, en deuxième page, mise sur une allitération : "Le Vatican change de pape, pas de cap".

"Un pape pour tous les Etats"

En Italie, pays qui noue une relation spéciale avec le Vatican. La Stampa met en une "Le pape des deux mondes". "Avec Prévost, après Wojtyla, Ratzinger et Bergoglio, l'ère des papes italiens comme tradition, tentation et obligation est véritablement terminée", remarque un journaliste de La Repubblica. "Un superbe revers et du caractère à revendre : le Prévost et son passé de joueur de tennis", s'autorise également, comme pas de côté, La Gazzetta dello Sport. Selon le média sportif italien, Léon XIV a quelques fois exprimé ses regrets quant au peu de temps libre qu'il disposait pour pratiquer son sport favori.

"Le pape des deux mondes", titre le quotidien italien La Stampa,e le 9 mai 2025. (LA STAMPA)
"Le pape des deux mondes", titre le quotidien italien La Stampa,e le 9 mai 2025. (LA STAMPA)

Ailleurs en Europe, El Mundo parle aussi d'"un pape des Etats-Unis pour tous les Etats", alors que Léon XIV s'est adressé en espagnol, durant son allocation, à son ancien diocèse du Pérou, où il a passé près de la moitié de sa vie comme missionnaire puis évêque. Au Royaume-Uni, le Guardian décrit un "premier pape américain modéré et de bonne humeur". Un autre journal britannique, le Daily Telegraph, souligne que l'archevêque américain "pourrait devenir un puissant critique de [Donald] Trump", car "les opinions sociales du nouveau pape vont sans aucun doute irriter la Maison Blanche".

Aux Etats-Unis, où est né Léon XIV, USA Today compare l'élection du Chicagoan à un "jour extrêmement joyeux pour les catholiques américains". "En tant qu'Américain, il est particulièrement bien placé pour s'opposer au catholicisme conservateur énergique de son pays d'origine", note aussi le New York Times. Au Pérou, El Commercio rappelle que Léon XIV a la nationalité péruvienne. "Il est le premier pape d'origine américaine et naturalisé péruvien, ce qui fait de son élection un événement historique pour les États-Unis et le Pérou." Enfin, la Repùblica, un autre journal de ce pays d'Amérique du Sud, souligne que "son expérience comprend un travail important dans les communautés marginalisées et un leadership dans l'Eglise catholique".