Guerre Iran-Israël : avec le cessez-le-feu, le scénario de la désescalade privilégié
Il y a 48 heures, le Moyen-Orient était au bord d’un embrasement généralisé, mais depuis lundi 23 juin au soir, la tonalité est toute autre. Le scénario qui se dessine mardi matin est bien celui de la désescalade. Donald Trump a donc annoncé lundi soir à minuit un cessez-le-feu en grande pompe sur son réseau social. Cette annonce a surpris aussi bien les conseillers du président eux-mêmes, que les premiers concernés : Israël et l’Iran.
L’Iran a d’abord contredit la Maison Blanche, puis s’est engagé à stopper les combats, mais côté israélien, il n'y a toujours aucune validation officielle. Sur le terrain, les tensions et la confusion sont encore bien présentes. Une nouvelle salve de missiles iraniens est tombée sur Israël au petit matin mardi, c'est la quatrième depuis hier soir. Elles ont causé la mort de trois personnes en Israël.
L’État hébreu, pour sa part, a mené des frappes d’ampleur durant la nuit de lundi à mardi sur Téhéran. La situation reste donc fragile. Or, selon les termes de l’accord dévoilé par Donald Trump, l’arrêt des combats devait prendre effet vers 6 heures du matin mardi 24 juin.
En théorie, l'Iran doit d'abord respecter 12 heures de cessez-le-feu. Puis, dans 12 heures, ce sera au tour d’Israël de faire la même chose. Mercredi 25 juin au matin, à 6 heures, normalement, le cessez-le-feu doit être total et complet. La fin d’une guerre de 12 jours.
Pas de surenchère côté iranien
L’Iran ne semble pas avoir envie d’une escalade. Les représailles de Téhéran ont finalement été très calibrées avec 14 missiles lancés sur la base américaine d’Al Udeid au Qatar, la plus grande base des États-Unis au Moyen-Orient. Soit le même nombre que les bombes américaines tirées sur les trois sites nucléaires iraniens. Un symbole fort, en apparence. Dans les faits, la réplique est très limitée, qualifiée même de "très faible", selon les mots de Donald Trump. Tous les missiles ont été interceptés, aucun soldat américain n'a été touché, et aucun dégât n'est recensé sur la base.
En réalité, l’Iran a prévenu à l’avance les États-Unis, qui ont eu le temps d’évacuer leur base en toute sécurité. Une stratégie comparable à ce qui s’était passé en 2020. À l’époque, les États-Unis de Donald Trump avaient tué le général iranien Souleimani, une figure vénérée du régime. L’Iran avait répliqué quelques jours après avec une douzaine de missiles sur deux bases américaines en Irak. Mais là aussi, en prévenant à l’avance. Et sans faire de dégâts majeurs. Il s'agit davantage d'un message politique plus que d'une offensive militaire. L’Iran ne veut pas d’une confrontation avec les États-Unis.
Le régime de Téhéran, une fois de plus, a privilégié sa survie.
Un avenir très incertain
Avec ce scénario, Israël peut se prévaloir d’avoir, pendant 12 jours, affaibli et fait reculer très fortement le programme nucléaire iranien. L’Iran peut se vanter d’avoir résisté courageusement à ses ennemis historiques. Les États-Unis, eux, peuvent se glorifier d’offrir au monde une paix durable au Moyen-Orient.
Des incertitudes majeures demeurent néanmoins. L’Iran va-t-il vraiment revenir à la table des négociations pour limiter son enrichissement, ou va-t-il, au contraire, décider de sortir du traité de non-prolifération nucléaire, et d’accélérer encore le rythme vers la bombe ? Une chose est sûre : on ne sait pas, à cette heure, où se trouvent les 400 kilos d’uranium enrichi qu’a produit Téhéran ces dernières années.