Guerre Hamas-Israël : un destroyer britannique abat un «drone d'attaque présumé» en mer Rouge
Les tensions vont croissant en mer Rouge, au 70e jour de guerre entre le Hamas et Israël. Dans ce lieu de transit du commerce maritime mondial, un destroyer britannique a abattu samedi un «drone d'attaque présumé» des rebelles yéménites Houthis, proches du Hamas.
En Israël, la population est en deuil samedi après l’annonce de la mort de trois otages tués «par erreur» par Tsahal dans la bande de Gaza. Malgré les appels à la retenue de Washington, l’armée israélienne multiplie les raids aériens sur le territoire palestinien pour neutraliser le mouvement islamiste Hamas.
La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna, qui devait se rendre au Liban ce samedi, a dû repousser à lundi son voyage en raison d'un problème technique sur l'avion qui la transportait à Beyrouth. Le Figaro fait le point sur le conflit au Moyen-Orient.
Un «drone d'attaque présumé» abattu en mer Rouge
Le destroyer britannique HMS Diamond a abattu un «drone d'attaque présumé qui visait la marine marchande en mer Rouge» dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé sur X (ex-Twitter) le ministre de la Défense du Royaume-Uni Grant Shapps. «La récente vague d'attaques illégales représente une menace directe pour le commerce international et la sécurité maritime en mer Rouge», a-t-il indiqué, tandis que les tensions vont croissant en mer Rouge où les rebelles yéménites Houthis, proches du Hamas, menacent le trafic maritime. Lors de cette nouvelle attaque présumée, «un missile Sea Viper a été tiré et a permis de détruire la cible», a précisé Grant Shapps.
Trois otages tués «par erreur» à Gaza
Israël est en deuil samedi après la mort de trois otages tués «par erreur» par ses soldats dans la bande de Gaza. Les victimes, Yotam Haïm, 28 ans, Samer al-Talalqa, 25 ans et Alon Lulu Shamriz, 26 ans, ont été tués au cours d'opérations dans un quartier de la ville de Gaza, selon l'armée.
Tous trois faisaient partie des quelque 250 personnes prises en otage lors de l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas sur le sol israélien, qui a fait environ 1200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza.
Peu après l'annonce de l'armée israélienne, des familles d'otages et des sympathisants ont défilé avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération.
Rencontre entre le Mossad et le premier ministre qatari
Après l'annonce de la mort de trois otages israéliens, le site Axios a indiqué que David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, doit rencontrer dans le week-end le premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.
La rencontre est prévue en Europe et doit porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d'otages, poursuit Axios sans préciser le lieu de cette rencontre ni le nombre d'otages qui pourraient être ainsi libérés.
Catherine Colonna contrainte de repousser sa visite au Liban
La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna qui devait se rendre au Liban ce samedi a dû repousser à lundi son voyage en raison d'un problème technique sur l'avion qui la transportait à Beyrouth.
Les pilotes du Falcon 900, à bord duquel avaient pris place la ministre, des conseillers, des journalistes ainsi que des agents de la garde rapprochée, ont jugé que, pour des raisons de sécurité, il était préférable de faire demi-tour et de revenir se poser sur la base de la Villacoublay, près de Paris.
Samedi, la ministre devait notamment s'entretenir avec le premier ministre Najib Mikati, le chef du parlement Nabih Berri, allié du Hezbollah. Catherine Colonna devait également s'entretenir avec le commandant de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) dans la capitale libanaise.
Funérailles du reporter d'Al Jazeera
Des dizaines de journalistes ont participé samedi aux funérailles d'un caméraman de la chaîne qatarie Al Jazeera, tué la veille par une frappe israélienne dans le sud de la bande de Gaza.
La dépouille de Samer Abou Daqa, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé «presse» et son casque, a été transportée à travers la foule à Khan Younès, avant d'être enterré dans un trou creusé par des confrères. «Travailler dans la presse est dangereux», s'est lamentée la mère du journaliste, Oum Maher Abou Daqa, accusant Israël de cibler «les journalistes, en particulier ceux qui travaillent pour Al Jazeera».
Abou Daqa, né en 1978, faisait un reportage dans une école de Khan Younès lorsqu'il a été touché par une attaque de drone israélien. Grièvement blessé, il est resté pendant des heures sur les lieux de la frappe car «les forces israéliennes ont empêché les ambulances» d'y parvenir, d'après la chaîne de télévision.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a assuré qu'elle ne «cible jamais délibérément les journalistes» et prend «toutes les mesures opérationnelles possibles pour protéger civils et journalistes». D'après elle, «compte tenu des échanges de tirs continus, rester dans une zone de combat active comporte des risques». Plus de 60 journalistes et employés de médias, en majeure partie des Gazaouis, sont morts depuis le début de la guerre entre le Hamas et Israël le 7 octobre.
Nouvelles violences en Cisjordanie
Huit Palestiniens ont été arrêtés à Naplouse, en Cisjordanie occupée, où l'armée israélienne a lancé une nouvelle opération, selon l'agence de presse palestinienne Wafa. La violence s'est intensifiée dans ce territoire occupé après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.