Nouvelle-Calédonie : le député loyaliste Nicolas Metzdorf "attendait cet accord depuis 2021 et la fin du troisième référendum"

"On attendait" cet accord "depuis 2021 et la fin du troisième référendum", a réagi le député loyaliste de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf (Ensemble pour la République) samedi 12 juillet sur franceinfo, après qu'indépendantistes et non-indépendantistes ont déclaré avoir signé un accord sur l'avenir institutionnel du territoire. Cet accord, signé au petit matin ce samedi, a été qualifié d'"historique" par certains participants.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a salué "le choix du courage et de la responsabilité". "Chaque accord en Nouvelle-Calédonie est historique parce qu'on en fait un tous les trente ans", a souligné Nicolas Metzdorf. "On l'obtient au bout de quatre ans d'âpres négociations et au bout de quinze jours, ici à Paris. Donc, c'est quelque chose d'historique dans la mesure où ils ramènent de la stabilité sur place." L'État et les différentes forces politiques de Nouvelle-Calédonie étaient réunis depuis le 2 juillet à Bougival (Yvelines) pour tenter de tracer un avenir institutionnel au territoire.

Le passage d'une citoyenneté à une sorte de nationnalité calédonienne

L'un des points de cet accord va permettre aux Néo-Caledoniens d'avoir une sorte de double nationalité, "c'est un peu un ovni juridique", juge Nicolas Metzdorf. "On a créé un statut qu'on appelle sui generis, qui en droit français, veut dire 'de son propre genre'. On est au sein de la République française puisque l'État continue d'exercer les compétences régaliennes comme la défense, la monnaie, la justice, la police, etc. C'est un statut qui évolue finalement très peu comparé à celui de l'accord de Nouméa qu'on a connu jusqu'ici. Simplement, on transforme la citoyenneté calédonienne qui existait déjà en une forme de nationalité", précise le député (EPR) de la 1re circonscription de la Nouvelle-Calédonie.

"Il va falloir qu'on creuse le sujet", ajoute-t-il. En échange de cette "double nationalité", les députés non-indépendantistes ont obtenu le fait de ne plus avoir de référendum d'indépendance en Nouvelle-Calédonie. "C'est terminé, on entre dans une nouvelle phase, une nouvelle page de notre histoire", a salué Nicolas Metzdorf. "C'est une grosse demande de notre part et on l'a obtenu en concédant cette forme de nationalité."

Le dégel du corps électoral

Concernant le dégel du corps électoral, les loyalistes ont, là aussi, réussi à atteindre l'un de leurs objectifs. "Pour les élections qui ont lieu en 2026, il faudra quinze ans de présence sur le territoire pour pouvoir voter. Mais ensuite pour toutes les autres élections qui viendront après, c'est-à-dire à partir de 2031, il faudra dix ans de présence", relate Nicolas Metzdorf, rappelant que c'était l'une des mesures de sa loi sur le dégel électoral "portée à l'Assemblée nationale et qui devait aller au Congrès de Versailles" et qui a été abandonnée par le gouvernement Barnier.

L'accord acte aussi qu'il y aura un État de la Nouvelle-Calédonie "qui sera certainement considéré comme un État fédéré à la France", ajoute le député macroniste. "On a fait une forme de très large autonomie juridique au sein même de la République française."

C'est aussi pour la France quelque chose de nouveau, elle change un peu sa manière de gérer ses territoires éloignés. Elle n'est plus centraliste ni jacobine. Elle rentre dans un système qui est quelque part fédéral."  

Nicolas Metzdorf, député néo-calédonien

franceinfo

Autre point trouvé dans cet accord, qui "faisait l'unanimité depuis longtemps" entre les différents camps politiques néo-calédoniens : les relations internationales sur le commerce extérieur. Cela permettra de "faire des échanges commerciaux avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande qui sont nos deux plus proches voisins", résume Nicolas Metzdorf.

Selon lui, il reste cependant beaucoup de travail avant d'acter cet accord. Le Parlement doit être réuni à Versailles au dernier trimestre pour "constitutionnaliser" l'accord, avant un référendum local. Les élections provinciales, prévues au plus tard fin novembre, ont donc été reportées. La "rentrée sera chargée avec mes collègues parlementaires calédoniens puisqu'on va devoir effectivement faire une réforme de la Constitution, faire une loi organique pour organiser les élections et faire une loi organique spéciale qui applique la Constitution", a listé le député.