« La fabrique du mensonge » de Joachim A. Lang : au cœur de la propagande nazie

La propagande nazie du point de vue d’Hitler et surtout de Joseph Goebbels, son grand ordonnateur, il fallait oser. La fabrique du mensonge, le titre en français beaucoup plus critique que l’original en allemand, Führer und Verführer (Guide et Séducteur), plus neutre, marque néanmoins la volonté du cinéaste Joachim A. Lang de détricoter la mécanique de manipulation du ministre de l’information et de la propagande. Et pour ce faire, le cinéaste a la bonne idée de confronter sa fiction au réel en insérant à son montage des extraits de discours, de films d’époque et des témoignages de rescapés des camps.

Mais il y a un hic. Car si les archives visuelles et sonores pointent parfaitement la cruauté et le cynisme des dirigeants nazis, la partie fictionnelle n’est pas à la hauteur. Le récit, débuté avant guerre, est pourtant bien construit. Arrimés au pouvoir, les Nazis tentent de verrouiller toutes velléités protestataires en s’appuyant sur le succès des athlètes allemands aux Jeux Olympiques de Berlin. Les prouesses techniques et artistiques de Leni Riefenstahl, réalisatrice de l’impressionnant documentaire les Dieux du stade, sont mises au service du régime.

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