Jean-Éric Schoettl : «Pourquoi la démission du président ne serait pas un remède à la crise actuelle du politique»
Les effets chaotiques de la dissolution sont chaque jour plus visibles : élections législatives ne dégageant aucune majorité ; Assemblée nationale que son éclatement et la radicalité de certaines de ses composantes transforment en bateau ivre ; renversement, après trois mois seulement de mandat, d’un gouvernement de bonne volonté, mais enfanté dans la douleur ; spectre d’une France sans dirigeants et sans budget, que son instabilité politique enfonce dans un déclin économique et moral.
L’idée que rien ne sera viable tant qu’une dissolution ne sera pas possible – c’est-à-dire jusqu’à l’été – conduit à chercher désespérément une sortie de crise à terme rapproché. Les regards se tournent alors vers le chef de l’État : n’est-il pas à l’origine du marasme ? Le désaveu du pays ne devrait-il pas le conduire, en bonne doctrine gaullienne, à démissionner ? L’élection anticipée d’un nouveau président ne permettrait-elle pas de rebattre les cartes et de sortir de l’ornière ?