Les députés sud-coréens ont mis sur pied une commission d'enquête conjointe pour faire la lumière sur le crash meurtrier du 29 décembre dernier à l'aéroport de Muan, en dépit des fractures politiques actuelles, ont indiqué les partis mardi. Cet accident à l'atterrissage d'un Boeing 737-800 de Jeju Air a fait 179 morts sur les 181 passagers, la pire catastrophe aérienne survenue en Corée du Sud. «Le Parti du pouvoir au peuple (PPP, au pouvoir) et le Parti démocrate (principale force de l'opposition) (...) ont décidé d'établir une commission spéciale» pour enquêter sur le drame et apporter leur aide aux familles endeuillées, a dit le PPP dans un communiqué transmis à l'AFP.
Il a précisé que l'équipe comptait sept députés de ses rangs, autant du Parti démocrate et un dernier membre n'appartenant à aucune des deux formations. Le Parti démocrate a confirmé à l'AFP qu'il s'était «mis d'accord» avec son rival. Les deux formations sont en conflit ouvert depuis que Yoon Suk Yeol, président suspendu issu du PPP, a déclaré la loi martiale le 3 décembre et envoyé l'armée au Parlement afin de le réduire au silence, dans un coup de force rapidement avorté pour lequel il est accusé de «rébellion».
Une collision aviaire et un train d’atterrissage défectueux
À Muan, des enquêteurs sud-coréens et américains sont à la tâche pour découvrir pourquoi le Boeing accidenté, en provenance de Bangkok, a atterri sur le ventre avant de se fracasser en bout de piste contre un mur en béton et de prendre feu. Les hypothèses d'une collision aviaire et d'un train d'atterrissage défectueux ont été évoquées jusque-là. La présence du mur fait également l'objet d'investigations.
La compagnie sud-coréenne à bas coûts Jeju Air a annoncé mardi dans un communiqué qu'elle prévoyait d'annuler 188 vols internationaux au départ de Busan (sud-est) au premier trimestre 2025, pour améliorer la sécurité de ses opérations. Le transporteur avait fait état précédemment de son projet de réduire de 10 à 15% le nombre de vols d'ici mars, également pour des raisons de sécurité. Les autorités ont perquisitionné notamment l'aéroport de Muan et les bureaux de Jeju Air à Séoul. Elles ont aussi interdit au patron de la compagnie de quitter le territoire.