En Tunisie, l'opposante Sihem Bensedrine a été remise en liberté après plus de six mois passés en prison

L'opposante tunisienne Sihem Bensedrine, l'une des militantes des droits humains les plus connues du pays, en détention depuis août, a été remise en liberté mercredi 19 février, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Je ne peux qu'être heureuse, personne ne veut être dans ce trou", a-t-elle déclaré, à sa sortie de la prison de La Manouba, en banlieue de Tunis. 

"Respirer un air de liberté comme cet après-midi et voir un petit carré de ciel bleu [en sortant de sa cellule], ensuite j'ai prié Dieu de voir tout le ciel, et mon voeu a été exaucé", a-t-elle ajouté. Sihem Bensedrine, 74 ans, a été la présidente de l'Instance vérité et dignité qui a auditionné des milliers de victimes des ères Bourguiba (1957-1987) et Ben Ali (1987-2011).

La justice la poursuit notamment pour des soupçons de falsification d'une partie du rapport final de cette instance, mise en place après la Révolution de 2011. La Cour d'appel de Tunis a ordonné sa libération mais elle reste poursuivie dans cette affaire et interdite de voyager, a précisé à l'AFP le porte-parole de la Cour, Habib Torkhani.

Cette ancienne journaliste, qui fut l'une des opposantes les plus connues à la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, s'était mise en grève de la faim le 14 janvier, jour anniversaire de la chute de l'autocrate, pour protester contre sa détention. Elle avait dû être hospitalisée une dizaine de jours plus tard en raison de problèmes de santé.