« Tout débordement sera immédiatement judiciarisé », prévient le ministre de l’Intérieur. La venue du trio nord-irlandais Kneecap, à l’occasion du festival Rock en Seine dimanche 24 août, fait l’objet d’une très grande surveillance. L’inquiétude monte autour de la présence de ce groupe aux engagements propalestiniens, qui est dans la tourmente depuis ces dernières semaines. Un des rappeurs s’est retrouvé en juin devant un tribunal de Londres pour « infraction terroriste » pour avoir brandi un drapeau du mouvement pro-iranien Hezbollah lors d’un concert londonien en novembre. Le soutien manifeste à des organisations terroristes est un délit au Royaume-Uni, mais Mo Chara a été libéré sans condition en juin, au moins jusqu’au 20 août, date à laquelle il doit à nouveau comparaître devant le tribunal. En avril, ils avaient diffusé sur la scène de Coachella des messages accusant Israël de commettre « un génocide contre le peuple palestinien ». Certains députés craignent que l’histoire se répète et pensent qu’il serait préférable de déprogrammer le groupe.
C’est le cas de Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français de l’étranger, qui a formulé par écrit sa demande à Bruno Retailleau, en expliquant ses « inquiétudes relatives au respect du contrat d’engagement républicain au regard des prises de position dudit groupe ». Le ministre de l’intérieur n’a pas tardé à lui répondre, dans une lettre partagée sur les réseaux sociaux par Caroline Yadan. Pour l’instant, aucune annulation n’est prévue. La « demande d’interdiction » n’est donc pas à l’ordre du jour. Bruno Retailleau explique cette décision en affirmant que le groupe a respecté ses engagements « de bonne conduite » lors de leur venue aux Eurockéennes le 6 juillet. Le trio avait été visé par une « procédure d’interdiction », mais avait pu monter sur scène en ayant respecté leur engagement.
Subventions annulées pour Rock en Seine
Si tout s’est bien déroulé début juillet, Bruno Retailleau précise toutefois surveiller de très près le groupe. Il a même demandé à ses « services d’être très attentifs à leur expression » lors de leur concert qui s’est déroulé dimanche 17 août à Charleville-Mézières. Aucun débordement n’a pour l’instant été noté. Le ministre de l’intérieur en profite pour rappeler son «intransigeance envers tout propos à caractère antisémite, d’apologie du terrorisme ou appelant la haine qui feront directement l’objet de poursuites judiciaires ».
La présence de Kneecap est donc très contestée. Raison pour laquelle la ville de Saint-Cloud, organisatrice de Rock en Seine, a décidé il y a quelques semaines, de retirer sa subvention de 40 000 euros en raison de la programmation du groupe à Rock en Seine.