PSG : calendrier démentiel et cadences infernales, les recettes de Luis Enrique
La fuite en avant. Certes, le nouveau format de la Ligue des champions réjouit les foules. Des buts, du suspense, du spectacle… Il a aussi pour conséquence d’ajouter quatre matchs à un calendrier déjà surchargé pour les clubs appelés à disputer les barrages, comme le PSG. Ne comptez pas sur Luis Enrique pour se plaindre. «On est satisfaits de jouer autant de matchs, ça veut dire qu’on est encore dans toutes les compétitions», souriait encore récemment l’Espagnol. En l’occurrence, le club de la capitale est bien évidemment en lice en Ligue 1 (le classement ici), avec un 13e titre de champion en ligne de mire, en C1 avec ce barrage contre Brest les 11 et 19 février, mais aussi en Coupe de France. Cap sur Le Mans, club de National, ce mardi (21h10, beIN SPORTS 1 et France 2), en huitièmes de la finale.
Ce sera déjà le huitième match des Rouge et Bleu en 2025. Et ils ne sont pas au bout de leurs peines. S’ils avancent sur tous les tableaux, ils auront encore une douzaine de rencontres à disputer d’ici au Classique face à l’OM, le 16 mars, avant la prochaine trêve internationale. Le cas échéant, les hommes de Luis Enrique auront joué tous les trois jours sans discontinuer depuis le 12 janvier ! Sur quelles ficelles tirer ? «Ça dépend de beaucoup de choses mais je pense que c’est dur d’éviter les blessures. Le football est un sport de contacts. Mais quand tu es dans une bonne dynamique, c’est plus facile d’avoir les événements qui vont dans ton sens», glisse le coach asturien.
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14 matchs sans défaite, série en cours
Et en l’occurrence, tout roule actuellement pour le PSG, invaincu depuis Munich (défaite 1-0) le 26 novembre. Série de 14 matchs sans défaite. Surtout, les Parisiens ont clairement franchi un cap sur le plan collectif, à l’image de leurs succès contre Manchester City (4-2) et à Stuttgart (1-4).
D’autant que les joueurs se présentent sous leur meilleur jour sur le plan individuel, à commencer par le goleador Ousmane Dembélé. Mais pas que. «Depuis la saison passée, nous avons amélioré l’effectif et créé quelque chose de vital, la concurrence», savoure Luis Enrique. Une concurrence qui lui permet de disposer d’un groupe complet au sein duquel il a de nombreuses options. Ça pourrait par exemple être utile au Mans, afin de donner l’opportunité à certains de souffler avant Monaco (vendredi) et Brest. Luis Enrique ne prendra peut-être pas autant de libertés que face à Espaly (4-2) au tour précédent, avec une défense Zague-Tape-Hernandez-Neves...
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La concurrence est vitale pour avoir une équipe saine. C’est essentiel pour tous les joueurs de savoir qu’ils doivent être à 100%.
Luis Enrique
«La concurrence est vitale pour avoir une équipe saine, expliquait dernièrement l’ancien sélectionneur de l’équipe nationale espagnole. C’est essentiel pour tous les joueurs de savoir qu’ils doivent être à 100%. Et ça veut dire que nous avons plus d’options. Ça a été notre but depuis la saison dernière et avec la direction sportive et du club, on a amélioré l’équipe.»
Une équipe au sein de laquelle la polyvalence est un autre atout de «Lucho» pour encaisser du mieux possible cette avalanche de matchs. Par exemple, il n’a que peu d’options naturelles à droite, derrière Achraf Hakimi. D’ordinaire, c’est Warren Zaïre-Emery qui s’y colle. Sauf que le titi de 19 ans est out. «On a Joao (Neves), on peut avoir Marquihnos, Nuno Mendes, Senny Mayulu… J’aime la polyvalence du groupe. Je suis très content de l’effectif», promet-il.
Rappelons que Paris a recruté Khvicha Kvaratskhelia cet hiver. Randal Kolo Muani (Juventus), Milan Skriniar (Fenerbahçe) et Marco Asensio (Aston Villa), eux, sont partis. Des joueurs peu voire pas utilisés par l’exigeant coach de 54 ans, certes. En termes de quantité, l’effectif s’est tout de même appauvri.
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Contrôler la charge de travail
Maintenir la bonne dynamique et ménager autant que faire se peut les organismes, éviter autant que possible les blessures, c’est le défi de l’ancien coach du Barça. Mission impossible ? Il vaut parfois mieux prévenir que guérir, à l’image de la mise au repos de Joao Neves à Brest (2-5) samedi dernier. «Au fil d’une saison comme celle-ci, qui va encore durer plusieurs mois, il faut contrôler cette charge de travail et donner du repos aux joueurs quand le calendrier le permet», souligne-t-il, ajoutant, fataliste, au sujet de la blessure de «WZE» que «c’est le genre de chose qui peut arriver».
«Lucho» estime par ailleurs que différents facteurs entrent en ligne de compte pour déterminer qui joue, qui ne joue pas. «On a de la marge en championnat, mais pas en coupe. Ces décisions peuvent être prises avec une vision à court, moyen ou long terme», explique-t-il, lui qui n’hésite jamais à en remettre une couche sur les bienfaits de la concurrence. «Les joueurs ont un rendement plus élevé et c’est là que l’équipe a plus d’options», affirme-t-il.
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Ils ont couru plus que nous en ayant plus le ballon !
Eric Roy après Brest-PSG (2-5)
Des options comme Gonçalo Ramos, encore auteur d’un doublé à Brest en sortie de banc. «Je suis très satisfait de son attitude, qui est extrêmement positive. Il est toujours au maximum, qu’il figure dans le 11 de départ ou pas. C’est un joueur très fiable», décrypte Luis Enrique, qui ajoute une difficulté en plus dans ce tunnel de matchs. Son PSG ne compte en effet pas ses efforts. «Ils ont couru plus que nous en ayant plus le ballon, 122 km contre 122,4», s’est étonné le coach brestois Eric Roy après le match de samedi. Et d’ajouter : «Tout le monde court, tout le monde attaque et tout le monde défend dans cette équipe». Des efforts qui impliquent encore plus de gestion, même si l’effectif est très jeune et que les organismes récupèrent de facto plus vite.
Un vrai travail d’équilibriste, en sachant qu’on ne peut jamais anticiper un mauvais coup, une blessure imprévue. Le coach parisien n’a plus qu’à espérer que les Dieux du football ne seront pas trop capricieux. En attendant, Le Mans est au menu. «Il y a beaucoup d’équipes de Ligue 1 déjà éliminées, c’est une compétition différente, on doit être attentif», assure Luis Enrique.
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Éviter la mauvaise surprise
Et d’ajouter : «Dans les coupes nationales, il y a toujours des surprises. C’est aussi ce qui est beau dans le foot. On travaille pour faire en sorte que ce qu’on imagine comme normal se produise». Pour que le train arrive à l’heure, il faut gagner. Le cas échéant, les tenants du titre remettront le couvert au milieu de la dernière semaine de février, en quarts, entre deux chocs en L1 contre Lyon et à Lille, une semaine avant un potentiel huitième de finale de C1.