Hyperandrogénie : la Cour européenne des droits de l'homme juge le procès de Caster Semenya pas équitable mais ne se prononce pas sur le fond
La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a déclaré, jeudi 10 juillet, que la Caster Semenya, atteinte d'hyperandrogénie et privée de compétition depuis 2018 parce qu'elle refuse de faire baisser son taux de testostérone, "n'avait pas eu le droit à un procès équitable". Elle ne s'est, en revanche, pas prononcée sur l'éventuelle discrimination dont aurait été victime l'athlète, jugeant que les griefs de Caster Semenya, qui dénonçait également des violations de ses droits au respect de la vie privée, ne relevaient pas "de la juridiction de la Suisse".
En première instance, la CEDH avait, à l'été 2023, fait droit à sa demande. Mais la Grande chambre, sorte d'instance d'appel saisie par les autorités helvètes appuyées par World Athletics, a estimé, jeudi, que la juridiction n'était pas compétente pour se prononcer.
Caster Semenya salue "un résultat positif"
Le respect de ce droit à un procès équitable, protégé par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme, "exigeait un examen particulièrement rigoureux de sa cause". Or, la cour a estimé que cela n'avait pas été le cas de l'examen opéré par le Tribunal fédéral suisse saisi antérieurement par Caster Semenya pour contester la sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS), a déclaré Matthias Guyomar, président de la CEDH, en lisant l'arrêt de Grande chambre, dont la décision est définitive. La Suisse doit ainsi verser à Caster Semenya 80 000 euros pour frais et dépens.
L'athlète sud-africaine a pour sa part salué "un résultat positif" dans la décision de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui a reconnu qu'elle n'avait pas eu droit à un procès équitable et a condamné la Suisse. "C'est un rappel aux dirigeants que les priorités sont la protection des athlètes", a-t-elle ensuite souligné.