Il s’appelait André Fraigneau, il régna sur le Paris des années 1930 par sa beauté et son magnétisme. Ses romans, légers et élégants, furent réunis sous le titre enchanteur des Étonnements de Guillaume Francœur, son double en désinvolture.
Quand elle le connut, la très jeune et très sérieuse Marguerite de Crayencour fondit et tomba aussitôt sous son charme. Amour impossible, douloureux, Fraigneau la séduisait mais il en tenait pour les garçons. Il la laissa pantelante et blessée. C’est cette grâce humaine dont Fraigneau était porteur qu’elle retrouve au soir de sa vie quand, devenue Marguerite Yourcenar, elle fait la connaissance de Jerry Wilson.
En 1978 en effet, elle n’a plus rien d’une jeune auteur débutante et tremblante, elle est devenue une gloire internationale des lettres, recrue d’honneurs. Ne lui manque que le Nobel. Mais le cœur de Marguerite bat toujours sous le masque de Yourcenar. Grace Frick, sa traductrice qui partagea sa vie à Petite-Plaisance pendant quarante ans, se meurt…