«On a complètement changé notre planning » : dans Madrid surchauffé, les touristes Français s’adaptent

Devant le musée du Prado de Madrid, les chapeaux sont vissés, les éventails battent l’air et les bouteilles d’eau se vident à vue d’œil. En ce premier jour de juillet, la capitale espagnole étouffe sous un soleil de plomb et plus de 40 degrés. Les touristes français, nombreux dans la capitale espagnole, doivent revoir leurs plans face à cette chaleur écrasante.

« On a complètement changé notre planning », confie Céline, quadragénaire venue de Nantes avec son mari Rémi et leurs deux filles. « On fait uniquement des activités en intérieur : musées, ciné, shopping et restaurants. Les enfants voulaient faire un parc d’attraction mais on a dû y renoncer. »

Refuges culturels

Pour Léo, 21 ans, étudiant en école de commerce, le programme est aussi chamboulé. « Je suis accro à la course à pied mais avec ces températures, c’est presque impossible de maintenir le rythme. Je voulais aller au parc Retiro mais j’ai lu qu’il était fermé hier. Je me suis rabattu sur le tapis de course de l’hôtel, mais c’est moins sympa pour découvrir la ville ! »

Préparer son voyage
Service

Depuis 2019, la mairie ferme certains espaces verts comme le vaste Parque del Retiro par précaution dès que l’on dépasse les 35 degrés et qu’il y a des vents forts. En cause : le risque de chute de branches d’arbres desséchés. Une mesure contestée par les habitants, d’autant que ses 120 hectares offrent un précieux îlot de fraîcheur aux Madrilènes.

Pour certains visiteurs, la canicule ne changera rien aux vacances. À l’image d’Emma, 23 ans, étudiante en histoire : « J’avais prévu de visiter les musées, alors si je peux en profiter pour ne pas avoir trop chaud, je fais d’une pierre deux coups. »

Allier culture et fraîcheur, c’est aussi l’idée de la mairie de Madrid qui a lancé l’initiative « Refúgiate en la cultura » (en français : « Réfugie-toi dans la culture »). Le projet ? Miser sur des lieux culturels climatisés, des musées aux bibliothèques en passant par les cinémas, pour proposer des activités spécifiques aux heures où le thermomètre grimpe (entre 15 et 17h).

« La clim, c’est notre meilleure amie »

Mais d’autres vacanciers choisissent de vivre à l’heure locale. Une fois le soleil couché, l’air est plus supportable et c’est toute la ville qui reprend vie. Terrasses animées, ruelles bondées et bars à tapas : certains en profitent pour explorer Madrid by night, entre jamón ibérico et verre de vermouth glacé. Jean-Claude et Martine, retraités parisiens, ont abandonné l’idée de sortir en pleine journée et préfèrent rester dans leur hôtel. « La clim, c’est notre meilleure amie. Et on est quand même mieux ici qu’à Paris avec notre ventilateur. » Un équipement indispensable dans cette capitale européenne où la chaleur bat des records chaque année.

Dans cette ville où le mercure flambe, chacun doit composer : à l’ombre d’une fontaine, dans sa chambre d’hôtel, au calme dans un musée. Mais alors que les climatiseurs tournent tous à plein régime, plane chez certains une crainte plus vaste. Le 28 avril, une panne électrique géante due à une surtension avait semé le chaos en Espagne et au Portugal : transports paralysés, aéroports à l’arrêt, millions de foyers sans électricité pendant plusieurs heures. « C’est vrai qu’on ne préfère pas penser à l’idée d’une méga-panne en ce moment… Ce serait catastrophique ! », confie Jean-Claude.