Ossements, vêtements, ADN... Le point sur l’enquête, 19 mois après la disparition d’Emile dans le Haut-Vernet

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FOCUS - Depuis la disparition le 8 juillet 2023 du petit garçon dont des ossements ont été retrouvés en mars dernier, l’enquête, toujours ouverte, n’exclut aucune des trois pistes principales.

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Dix-neuf mois après sa disparition, l’enquête sur la disparition du petit Émile, deux ans et demi, reste ouverte. Le garçonnet, enterré ce samedi, a été aperçu pour la dernière fois le 8 juillet 2023 à 17h15, par deux voisins dans une ruelle du Haut-Vernet, hameau des Alpes-de-Haute-Provence. Depuis, les conditions de sa disparition restent un mystère. L’enquête, confiée à deux juges d’instruction à Aix-en-Provence, dont le motif est passé au fil des découvertes de «disparition inquiétante» à «enlèvement» et «séquestration», mobilise toujours une quinzaine de personnes de la section de recherche de Marseille.

Trois pistes sont encore envisagées. L’hypothèse d’une mort accidentelle d’abord. Pendant les quinze minutes d’inattention de ses grands-parents cet après-midi d’été, le petit Emile aurait marché, se serait perdu et serait tombé au creux d’une roche, puis déshydraté.

La thèse de l’homicide involontaire, suivi d’une dissimulation du corps, est aussi étudiée. Plusieurs véhicules de la région ont été passés au peigne fin. Les enquêteurs se sont intéressés un temps à une famille d’agriculteurs dont le fils est connu pour sa conduite d’engins agricoles jugée dangereuse dans le Vernet. Mais cette piste a été écartée.

Ossements et vêtements

En 2024, deux découvertes majeures ont réveillé la dernière hypothèse, celle d’un crime, suivi également d’une dissimulation. Le 30 mars, une randonneuse découvre les ossements du petit Emile sur un sentier qu’elle avait pour habitude de prendre, dans le Haut Vernet. Elle prend ses précautions pour prendre le crâne, en le plaçant dans un sac en plastique, avant de le ramener chez elle, puis aux autorités.

Dès le lendemain, le parquet d’Aix-en-Provence confirme que les «ossements» correspondent bien au corps du garçonnet. Trois jours après cette découverte, le procureur d’Aix-en-Provence indique que certains vêtements du garçonnet ont été retrouvés plus loin, dont un t-shirt, des chaussures et une culotte, près d’un ruisseau. La zone avait pourtant été largement inspectée en juillet, par des battues citoyennes, les gendarmes mais aussi des chasseurs. «Nous ne pouvons affirmer si le corps d’Émile était déjà présent dans la zone de recherche (où un crâne a été retrouvé)», a avancé le magistrat.

En septembre 2024, nouveau rebondissement : deux traces d’ADN humaines inconnues sont découvertes sur les ossements et les vêtements du petit garçon. Elles n’appartiennent à aucun membre de la famille de l’enfant. Mais les enquêteurs n’excluent pas qu’il puisse s’agir de traces liées à une contamination accidentelle. D’abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l’enquête a été requalifiée en motifs criminels pour «enlèvement» et «séquestration». 

Alors que le garçonnet est enterré ce 8 février en la basilique de Sainte-Maximin-la-Sainte-Baume, dans le Var, de nombreuses questions demeurent. En tout, «une douzaine de militaires de la section de recherche de la région Paca et du groupement des Alpes-de Haute-Provence sont engagés avec l’appui de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale» et «des investigations, analyses et expertises», a précisé à France info une source interne à la gendarmerie.