Emmanuel Macron prêt à recevoir le président syrien Ahmed al-Charaa si des garanties sont données
Emmanuel Macron s'est dit prêt, vendredi 28 mars, à recevoir le président intérimaire syrien Ahmed al-Charaa si le gouvernement syrien s'ouvre à toute la société civile. Le président français a aussi demandé à ce que le dirigeant syrien s'engage à assurer la sécurité pour permettre un retour des réfugiés.
"Un gouvernement qui prenne en compte toutes les composantes de la société civile syrienne, la lutte très claire et ferme contre le terrorisme et le retour des réfugiés sont trois éléments sur lesquels la transition sera jugée", a déclaré plus précisément Emmanuel Macron, lors d'une conférence de presse commune avec le nouveau président libanais Joseph Aoun, en visite en France pour la première fois depuis son élection en janvier.

"En fonction des évolutions des prochaines semaines, nous sommes tout à fait prêts à poursuivre ce dialogue et à recevoir le président de la transition. Les prochaines semaines seront déterminantes pour vérifier cela. Mais les discussions que nous avons eues jusqu'alors sont tout à fait positives", a-t-il ajouté.
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Les présidents français et libanais venaient de s'entretenir en visioconférence avec le dirigeant syrien ainsi que ses homologues de Chypre et de Grèce, avec lesquels ils ont abordé la question du retour des réfugiés syriens.
Cette question "est essentielle pour un pays comme le Liban, mais aussi pour toute la sous-région", a justifié Emmanuel Macron.
Des massacres contre la communauté alaouite
"Le préalable à un retour, c'est d'avoir une représentation politique qui prend en compte la totalité de la société civile dans toutes ses composantes. C'est l'engagement qu'a pris le président et ce sont normalement les annonces qu'il fera demain [samedi]", a indiqué Emmanuel Macron.
"C'est aussi d'assurer la sécurité de tous les Syriens sur leur sol", a-t-il ajouté, plaidant pour "une mobilisation de la communauté internationale" afin de travailler à "un cadre de retour" des réfugiés stable, y compris sur le plan socio-économique.
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La transition reste difficile en Syrie après la prise du pouvoir par une coalition dirigée par Ahmed al-Charaa, qui a mis fin à plus d'un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad. Des massacres ont été commis ces dernières semaines dans l'ouest du pays, visant essentiellement des membres de la communauté alaouite. Le bilan est lourd, avec plus de 1 000 morts selon le décompte des ONG. Des correspondants de France 24 qui se sont rendus sur place à la mi-mars ont pu constater que les corps s'entassaient et les morgues étaient débordées.
Avec AFP