À Bayonne, le délit de solidarité de retour au tribunal : sept défenseurs des droits des exilés sur le banc des accusés

Le délit de solidarité est de retour devant le tribunal de Bayonne ce mardi 28 janvier. Sept militants de partis et associations de défense des droits des migrants y sont jugés pour « aide à l’entrée et au séjour irrégulier ». Pour faire bonne mesure, le procureur estime que ce délit aurait été commis « en bande organisée », les prévenus risquant dès lors dix ans de prisons.

Leur tort ? Avoir recueilli et accompagnés jusqu’à centre d’accueil temporaire Pausa, à Bayonne, des exilés, qui avait profité de la Korrika, une course visant à promouvoir la langue basque, pour passer la frontière sans être refoulés en mars dernier.

« Un acte de désobéissance civile » assumé

À la fin de ce même mois, une vingtaine d’associations, syndicats et partis politiques tiennent une conférence de presse et revendiquent avoir accompagné le passage de 36 migrants lors de cet événement sportif, rapporte alors Mediabask. « Un acte de désobéissance civile » assumé pour dénoncer « les politiques migratoires répressives de l’Europe forteresse qui fragilise les exilés », la dernière loi Immigration « mise en place avec le soutien de l’extrême droite » et réclamer « l’ouverture définitive des frontières ».

Dans la foulée, la procédure est lancée contre les 7 militants jugés ce mardi après un signalement du préfet des Pyrénées-Atlantiques au procureur au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, rappelle Mediapart qui relève que depuis 2021, neuf exilés ont perdu la vie à la frontière basque.

Mais les prévenus peuvent compter sur la solidarité du Pays basque. Dimanche, – à l’appel de la fédération Etorkinekin-Diakité et appuyée par environ quatre-vingts associations, syndicats et partis politiques basques, français et espagnols – une manifestation a réuni quelque 2 500 personnes entre Irún (Espagne) et Hendaye (France) pour les soutenir et dénoncer les politiques migratoires derrière une banderole estampillée « J’accuse ».

Un écho bien sûr à celui de Zola mais aussi à l’acte symbolique d’auto-incrimination signé, selon Mediapart, par plus de 2 000 personnes et 80 organisations qui assument avoir elles aussi « participé à cette solidarité entre Irún et Bayonne pour accompagner des personnes qui étaient dans leur processus migratoire ».

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