L'aide publique au développement mondiale amputée de 60 milliards d'euros en 2025
Le montant alloué à l'aide publique au développement a été réduit de 60 milliards d'euros dans le monde en 2025, principalement en raison du désengagement des Etats-Unis, a affirmé Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) mercredi 25 juin. Rémy Rioux était auditionné par la commission des finances de l'Assemblée nationale, à quelques jours de la quatrième Conférence des Nations unies pour le financement du développement organisé à Séville.
L'AFD est une banque publique qui met en œuvre la politique de développement française dans le monde, notamment en matière de lutte contre la pauvreté et les inégalités. "On estime au total à 60 milliards de dollars la baisse de l'aide publique au développement en une seule année en 2025 par rapport à 2024" dans le monde, a relevé Rémy Rioux, dans son propos introductif, pointant un contexte qui évolue de façon "brutale". Selon lui, "l'élément fondamental, c'est depuis le 8 février, la fermeture de l'agence d'aide américaine USAID" et "40 milliards de dollars qui disparaissent en quelques jours avec un impact évidemment très important", alors que les Etats-Unis étaient les plus actifs.
"Un choc que peu d'agences ont connu dans l'histoire de la République"
"On peut aujourd'hui être inquiet pour les pays les plus pauvres, pour les secteurs sociaux, la santé, l'éducation", a déclaré le haut fonctionnaire à la tête de l'agence depuis neuf ans. Outre le désengagement américain dans l'aide au développement, il a regretté un "mouvement important dans beaucoup de pays", notamment européen sauf quelques exceptions, et qui n'épargne pas l'institution financière française.
En 2025, l'AFD "a perdu 50% de ses ressources budgétaires", "un choc que peu d'agences ont connu dans l'histoire de la République", et l'AFD qui "pèse 0,2% du budget de l'Etat a contribué à hauteur de 8% à l'effort total d'ajustement du budget de l'Etat cette année", a-t-il assuré. En 2025, la "baisse des ressources de l'Etat risque d'avoir un effet sur l'activité totale" de l'agence "de l'ordre de 1 milliard d'euros", a-t-il estimé. Et ce "milliard, il est assez probable qu'on le perde surtout en Afrique".