À la veille de la présentation du budget pour 2025, les sempiternelles lignes rouges des partis politiques refont surface. Pour le Rassemblement national (RN), elles consistent « à demander des efforts supplémentaires aux Français, à ceux qui travaillent, ou ceux qui ont travaillé (...), aux entreprises », a explicité Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du RN, ce mercredi matin sur France 2. Parmi les interdits du parti à la flamme, figure le décalage de six mois de l’indexation des retraites sur l’inflation. Une mesure prévue par le gouvernement dans son projet de budget et qui doit contribuer à l’effort massif de 60 milliards d’euros d’économies pour combler le déficit du pays.
Si les députés lepénistes se sont abstenus de voter la motion de censure défendue par la gauche ce mardi, ils ne renoncent pas définitivement à renverser le gouvernement après le vote du budget. « Pour l’instant, Michel Barnier ne nous envoie pas de bons signaux pour nous retenir de voter une motion ce censure au terme », indique Sébastien Chenu. Une chose est néanmoins devenue sûre : « Voter le budget n’est pas possible », a tranché l’élu du Nord. « Évidemment, on ne votera pas le budget. On est dans l’opposition », a-t-il justifié, se targuant d’appartenir au « seul groupe d’opposition ». « Tous les autres, un jour ou l'autre, ont voté Emmanuel Macron, pas nous », a-t-il avancé.
Jusqu’à présent, le RN ne fermait pas entièrement la porte à un éventuel soutien de ses troupes au budget, se contentant de brandir ses lignes rouges. « Tout est possible. Nos lignes rouges, c’est la défense des Français, c’est la défense de l’intérêt général », déclarait Jean-Philippe Tanguy (RN) à la mi-septembre. « Il va falloir que Michel Barnier et Emmanuel Macron fassent un virage à 180 degrés s’ils veulent espérer nous voir soutenir un budget », disait de son côté Sébastien Chenu. Tout en jugeant « très peu concevable » que son groupe « vote le budget» .