PSG-Inter Milan : percer le mur, éviter les contre-attaques, contrôler ses émotions... Les clés de la finale de la Ligue des champions
Le Paris Saint-Germain est à 90 minutes (ou 30 de plus) du premier sacre de son histoire en Ligue des champions. Les joueurs de Luis Enrique ont une dernière marche à franchir en finale face à l'Inter, samedi 31 mai, à Munich (Allemagne). Face à un adversaire qui veut accomplir "la performance parfaite", d'après l'expression reprise par le milieu de terrain Nicolo Barella et le capitaine intériste Lautaro Martinez, rien ne doit être laissé au hasard. Franceinfo: sport identifie trois points essentiels qui pourraient faire basculer la rencontre.
Faire sauter le verrou intériste
Si l'Inter a encaissé six buts en demi-finales face au Barça (3-3 puis 4-3), c'est bien sa solidité défensive qui la définit en premier lieu. Avant cette pluie de buts mémorable (et un brin irrationnelle), le club nerazzurri n'avait encaissé que cinq buts sur ses 12 premières sorties européennes de la saison. Il sait défendre bas tout en ne laissant que des angles de tir difficiles à l'adversaire (0,08 Expected Goal en moyenne par tir – soit 8% de chances qu'un tir soit converti en but –, seul Arsenal fait mieux en C1 2024-2025 avec 0,07).
Pas de quoi entamer la confiance de Luis Enrique. "C'est la phase de jeu que mes équipes connaissent le mieux. Nous sommes habitués, a répondu l'entraîneur du PSG en conférence de presse de veille de match. Le problème est que l'Inter a beaucoup de joueurs de très grande qualité défensivement et offensivement". La triplette Benjamin Pavard (1,86 m)-Francesco Acerbi (1,92 m)-Alessandro Bastoni (1,90 m), pressentie samedi soir, est aussi douée dans les airs que techniquement. Les trois ont déjà goûté à la saveur d'une finale de Ligue des champions, Pavard la remportant même, mais depuis le banc du Bayern en 2020, contre le PSG justement.
Les Parisiens espèrent être fidèles à leur nouvelle réputation. Ils sont craints à travers toute l'Europe pour l'imprévisibilité de leurs offensives. Les permutations des trois attaquants et le rôle de faux n°9 d'Ousmane Dembélé, lui permettant de jouer devant et dans le cœur du jeu, vont demander une adaptation à l'Inter. Surtout que l'international français a annoncé qu'il ferait tout son possible pour être "malin" et apporter le "déséquilibre".
"L'Inter est une très belle équipe qui mérite d'être en finale. C'est une équipe très physique, qui joue très bien au ballon mais qui sait aussi faire le dos rond. Les joueurs se connaissent par cœur. Un petit moment de déconcentration peut être payé cash contre eux."
Ousmane Dembéléen conférence de presse de veille de match
Presser avec efficacité et ne pas tomber dans le piège des contres assassins
L'Inter ne peut pas non plus être résumée à une équipe défensive. Arrivé en 2021, Simone Inzaghi a eu le temps de mettre en place un plan de jeu désormais bien identifié. Son équipe excelle dans sa capacité à se projeter rapidement vers l'avant. Elle peut utiliser l'une de ses trois rampes de lancement au milieu de terrain (Mkhitaryan-Barella-Calhanoglu) pour lancer soit un des deux pistons frénétiques (Dumfries ou Dimarco) sur le côté, soit s'appuyer sur Marcus Thuram le plus haut possible sur le pré.
La défense parisienne devra veiller au grain, d'autant qu'elle fera face à deux attaquants axiaux (Thuram et Martinez) pour la première fois de la saison. "Cela change des choses, surtout quand il faudra presser. L'Inter a des schémas de jeu clairs, il faut rester attentif. Nous n'allons rien changer dans notre façon d'attaquer ou de défendre, mais bien sûr, il y a des nuances. Chaque match est différent. Ce n'est pas pareil de jouer contre Arsenal, City, Liverpool ou l'Inter", a reconnu Luis Enrique face aux journalistes.
Sur le papier, l'Inter présente tout ce qu'il faut pour contrer ce PSG qui veut s'installer dans le camp adverse, et dont la défense monte jusqu'à la ligne médiane pour mettre hors-jeu les attaquants adverses. Si le pressing parisien n'est pas efficace samedi soir, le repli défensif devra être exemplaire. Cela n'avait pas été le cas contre Liverpool (0-1) et l'Atlético de Madrid (1-2), tous les deux auteurs d'un hold-up en fin de match au Parc des Princes à l'issue d'un contre fatal.
Faire attention aux coups de pied arrêtés
C'est le talon d'Achille du Paris Saint-Germain cette saison. Le sujet revient sur la table avant chaque match important. La défense parisienne a été prise à défaut à de nombreuses reprises sur phase arrêtée. Ce défaut a notamment été aperçu le soir où son invincibilité en Ligue 1 s'est envolée, contre Nice (1-3), avant d'être corrigé pour la double confrontation en demies de Ligue des champions face à Arsenal, considéré comme spécialiste de cette phase de jeu.
C'est, peut-être, pourquoi Luis Enrique, Marquinhos et Ousmane Dembélé ont échappé à la question traditionnelle sur les coups de pied arrêtés. Dans son onze de départ pressenti, le PSG ne compte que deux joueurs de plus de 1,85m : Fabian Ruiz (1,89 m) et Willian Pacho (1,87 m). En face, l'Inter en a cinq, en plus de pouvoir compter sur le pied droit soyeux de Hakan Calhanoglu.
Ne pas se laisser embarquer dans un match fou
Qui dit Ligue des champions, dit souvenirs douloureux pour le PSG. Depuis l'arrivée de Luis Enrique, le club a fini par reconnaître que son obsession pour la coupe aux grandes oreilles l'avait amené à se prendre si souvent les pieds dans le tapis. Samedi,la résilience des Parisiens sera mise à l'épreuve. Le club de la capitale a montré qu'il avait enfin accepté de vivre des temps faibles et qu'il gérait de mieux en mieux ces moments désagréables. Mais le quart de finale retour perdu contre Aston Villa (2-3 après une seconde période inquiétante) a rappelé que les cicatrices des années précédentes n'étaient pas encore entièrement refermées.
En face, l'Inter est sortie vainqueure du chaos le plus total face au Barça. Même après avoir donné l'impression de perdre le fil du match (passant de 2-0 à 2-3), cette équipe n'abdique jamais. C'est une question de caractère mais aussi d'expérience. L'Inter est la formation la plus âgée de cette campagne de Ligue des champions (29 ans de moyenne), quand le PSG est l'une des plus jeunes (24 ans). Sept des 11 titulaires intéristes de la finale jouée et perdue en 2023 contre Manchester City le seront à nouveau samedi, quand seul Marquinhos était déjà présent pour la première finale du PSG en 2020. "On a tout vécu cette saison, peut-être pas exactement avec ce scénario-là, mais tous les moments difficiles nous ont préparés pour ce genre de situations", assure pourtant le capitaine parisien.