Star Wars, jeux olympiques, comédie musicale… Daisy Ridley se livre à Deauville
De notre journaliste à Deauville,
Daisy Ridley a ramené le soleil sur la côte fleurie normande. La comédienne de 32 ans est à Deauville pour y recevoir, ce mercredi soir, le prix du Nouvel Hollywood du festival du film américain. Révélée au grand public par J.J. Abrams qui lui a confié le rôle de Rey, héroïne de sa trilogie Star Wars, la Britannique, fan de Julia Roberts, s'est aussi illustrée dans Le Crime de l'Orient-Express de Kenneth Branagh, le biopic sportif Face à la mer, la relecture shakespearienne Ophelia. Son agenda à venir est tout aussi bien rempli. Pas de quoi cependant entamer sa sérénité et sa décontraction naturelle.
LE FIGARO - Qu'est-ce que cela représente pour vous de recevoir ce prix Nouvel Hollywood ?
Daisy Ridley - C'est vraiment merveilleux. Lorsque vous faites un film, vous ne savez pas comment il va être reçu, si les gens vont le regarder, s'ils vont l'apprécier, s'il va leur faire ressentir quelque chose, si ce que vous faites suscite une connexion. C'est la première fois que je mets les pieds à Deauville et en Normandie. C'est tellement beau.
Ce séjour vous a-t-il rappelé votre rôle de Trudy Ederle, la première nageuse à avoir traversé La Manche ? Exploit au cœur du film Face à la mer .
J'ai regardé la mer et je suis allée me coucher. De toute manière, j'ai oublié mon maillot de bain et l'eau doit être bien froide. Autant l'admirer de loin. La natation, c'est fini pour moi (rires). J'adore avoir une activité physique surtout le soir après une journée de tournage pour retrouver une forme de clarté. Mais je me suis tellement entraînée à nager pour Trudy que j'en suis ressortie épuisée. Cela a changé la forme de mon corps et la manière de me tenir. Entrer dans l'état d'esprit de quelqu'un qui était si déterminé, si concentré et si structuré a déteint sur ma propre vie ! Ayant été coachée par la médaillée d'argent britannique à Rio, Siobhan Marie O'Connor, j'ai regardé les jeux olympiques de Paris d'un autre œil. Ce que les athlètes demandent à leur corps est incroyable. C'est dur à regarder quand on sait qu'ils y consacrent quatre ans de préparation pour finir au pied ou loin du podium.
Quel regard portez-vous sur votre carrière, à laquelle le Festival du cinéma américain rendra hommage ce mercredi soir ?
Il y a quelques années, quelqu'un m'a dit : « c'est tellement intéressant la façon dont tu choisis les choses ». Sur le moment, je n'ai pas su s'il me faisait un compliment ou non. C'est drôle parce que tout n'est pas un choix. Certains projets auxquels j'ai dit oui ne voient jamais la lumière du jour. D'autres se montent immédiatement. Je suis fière des histoires que j'ai aidées à porter. Chacune posait des obstacles à surmonter, qu’on parle d'endurance émotionnelle, spirituelle ou physique. J'ai la chance d'avoir pu faire des blockbusters, comme Star Wars, et des films plus intimes comme La vie rêvée de Miss Fran qui a été mon plus petit budget. Ce tournage a été si facile, je travaillais avec des gens qui rendaient les choses simples : financement, calendrier...
Y a-t-il un film, qui, pour vous, a marqué un tournant dans votre carrière ?
Mes rôles ont été suffisamment variés pour que je ne me sente pas cataloguée à un genre. Mais La vie rêvée de Miss Fran sur une employée de bureau introvertie et solitaire a aidé les gens à me voir différemment. On m'a souvent dit « je ne savais pas que tu pouvais aller dans ce registre ». Cette année, j'ai aussi produit mon premier film Magpie, qui devrait sortir chez vous en novembre. Mon mari, le comédien Tom Bateman, et moi l'avons fait ensemble.
Quels souvenirs gardez-vous de la trilogie Star Wars qui vous a propulsée sous les feux de la rampe ?
Beaucoup voient cette franchise comme une immense machine. Ce n'est pas ce que j'ai ressenti. C'était une aventure joyeuse, où je me sentais protégée. On m'a fait sentir que ma voix était importante, que mes idées en valaient la peine. Cela m'a donné confiance pour la suite. Je ne suis pas un auteur, mais j'ai souvent de bonnes idées sur le scénario. Le plus douloureux a été de dire au revoir à tous mes camarades, à l'issue de la trilogie. En tant qu'artiste, c'est si rare d'avoir une telle stabilité, une structure. On sait ce que l'on fait de janvier à juillet, pareil pour l'année suivante. Quand vous rentrez chez vous tout devient très calme. Surtout que cela a coïncidé avec la période du confinement !
Que pouvez-vous dire sur le nouveau film Star Wars , dont Rey sera la vedette et dont la sortie est prévue en 2026 ?
La fin de la trilogie de J.J. Abrams me convenait parfaitement. Rey était arrivée au bout de son voyage. Mais lorsqu'on m'a expliqué le concept de cette nouvelle aventure, cela faisait sens et était excitant. Ne serait-ce que parce que presque dix ans auront passé pour le personnage comme pour moi. C'est un peu trop tôt pour vous dire si je retrouverai des visages familiers. Le tournage devrait débuter en 2025. Entre-temps, je ne vais pas chômer car plusieurs films auxquels j'ai participé vont sortir. Notamment un projet tourné en Australie We Bury The Dead, mais aussi Cleaner de Martin Campbell qui est mon premier film d'action. Les scènes de combats ont été intenses. J'ai même tapé si fort mon bras que j'ai cru l'avoir cassé. C'était en fait une ecchymose osseuse. Mais ça fait bien mal !
Que vous reste-t-il comme rêve à accomplir ?
J'adorerais faire une comédie musicale. J'ai lu récemment quelque chose qui est loin d'être mis en place. Toutefois, le scénario est absolument magnifique. Même si j'ai chanté avec Barbara Streisand sur un de ses albums, il va falloir que je m'entraîne.