Belgique : la promotion 2025 de la faculté de droit et de criminologie de l’ULB devrait porter le nom de Rima Hassan

Belgique : la promotion 2025 de la faculté de droit et de criminologie de l’ULB devrait porter le nom de Rima Hassan

L’eurodéputée Rima Hassan. Thoms SAMSON / AFP

En juin, une lettre signée par près de 1300 personnes avait été adressée à la direction de l’université pour s’opposer à la possibilité que la promotion soit baptisée du nom de l’eurodéputée.

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Malgré les polémiques, la promotion 2025 de la faculté de droit et de criminologie de l’Université libre de Bruxelles (ULB) devrait, après dépouillement du vote des étudiants, porter le nom de l’eurodéputée Rima Hassan, rapporte La Libre Belgique . «Les étudiantes et étudiants de Master 2 de la Faculté de Droit et de Criminologie de l’ULB ont désigné, par vote, la personnalité dont leur promotion 2025 portera le nom. Leur choix s’est porté sur l’eurodéputée Rima Hassan. La Faculté prend connaissance du résultat de ce processus démocratique», a fait savoir l’université dans un communiqué consulté par le quotidien belge.

«Ce résultat sera maintenant porté à l’ordre du jour du prochain Conseil facultaire, qui se déroulera d’ici la fin du mois d’août. Généralement, le Conseil valide le nom choisi», ajoute La Libre Belgique. Cette année, les étudiants avaient le choix entre quatre noms. Les trois autres personnalités étaient l’avocate fiscaliste décédée récemment Typhanie Afschrift, la juriste de l’ULB Michèle Grégoire et Gisèle Pelicot, la victime des viols de Mazan.

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Selon les informations du quotidien belge confirmées au Figaro Etudiant, un premier vote avait eu lieu le 17 juin mais n’avait rien donné en raison de «problèmes techniques». Quelques jours auparavant, une lettre signée par près de 1300 personnes avait été adressée à la direction de l’université pour s’opposer à la possibilité que la promotion soit baptisée du nom de Rima Hassan.

Des valeurs qui seraient heurtées «de plein fouet»

Parmi les signataires, 400 diplômés de la faculté de droit, ainsi que quelques politiques belges (Sophie Rohonyi et Georges-Louis Bouchez ), ou encore le professeur de l’ULB Guy Haarscher. La lettre évoque des «ombres» au tableau de la carrière de la députée pro-Palestine. «Nous respectons naturellement la liberté de chaque institution de rendre hommage aux personnalités publiques de leur choix», écrivent-ils.

«Toutefois, il nous paraît qu’associer l’intéressée à une génération de juristes heurterait de plein fouet les valeurs qui sont les nôtres et qui, à notre estime, sont celles de notre université.» Les signataires rappellent ensuite que Rima Hassan fait «l’objet de quatre plaintes pour apologie du terrorisme, et de plaintes pour menaces de mort contre Prisca Thevenot et ses enfants ainsi que contre François-Xavier Bellamy».

«Discours clivants et incitant à la haine»

Les signataires évoquent par ailleurs un rapport ambigu entre l’eurodéputée La France insoumise et les pouvoirs algérien, iranien et l’ancien régime syrien de Bachar el-Assad. Sans oublier, bien sûr, son positionnement radical sur le conflit israélo-palestinien et sa remise en cause de la légitimité d’Israël. Dernièrement, Rima Hassan avait par exemple affirmé que l’action du Hamas était «légitime du point de vue du droit international».

«Les prises de position publiques de Rima Hassan sont régulièrement qualifiées par de nombreux observateurs comme porteuses de discours clivants et incitant à la haine, alors que la société civile que nous souhaitons aux jeunes générations de juristes est celle d’une société apaisée et ouverte au dialogue, soulignent les signataires. Soit ceux qui souhaitent donner son nom à une promotion d’étudiants ignorent hélas ce qui précède […] ; soit ils en sont conscients et dans ce cas, les autorités de l’Université, qui n’ont pas à remettre en cause leur liberté d’expression, peuvent-elles néanmoins accepter que les diplômes qu’elles délivrent soient ainsi symboliquement associés à une personnalité dont nombre des propos et des silences sont l’exact inverse des valeurs qu’incarne l’ULB depuis sa création ?»