Intoxications alimentaires dans l’Aisne : après le décès d’une enfant et sept autres hospitalisations, deux boucheries ont été fermées préventivement
Rien est encore sûr mais la cause du drame a peut-être été identifiée. Une enfant de 12 ans est décédée lundi à Saint-Quentin dans l’Aisne après une intoxication alimentaire sévère. Elle a succombé à un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une « complication rare qui se caractérise notamment par une insuffisance rénale aiguë », écrit la préfecture de l’Aisne dans un communiqué.
« Six autres enfants, résidant également à Saint-Quentin ou dans les environs, ont été pris en charge aux urgences du centre hospitalier de Saint-Quentin entre le 13 et le 18 juin pour symptomatologie digestive sévère (diarrhées sanglantes), dont trois présentent un SHU », a-t-elle ajouté avant de confirmer, jeudi, « un huitième cas de diarrhées glairo-sanglantes chez un enfant résidant dans l’agglomération ».
Deux boucheries ont été fermées préventivement
Cette vague de contamination a nécessité des investigations approfondies dans la mesure où ses victimes n’ont pas fréquenté les mêmes cantines ni les mêmes restaurants. Finalement, ce sont deux boucheries de la commune qui pourraient être en cause. « Les enfants malades ont consommé de la viande ou des produits à base de viande issus de deux établissements quelques jours avant les symptômes », explique la préfecture dans un communiqué ce vendredi 20 juin.
Bien qu’il ne soit « pas possible d’affirmer à ce stade que la consommation des produits issus de ces deux établissements est à l’origine de la contamination », les deux boucheries ont été fermées préventivement, dans l’attente du résultat des analyses de prélèvements effectués dans ces commerces, poursuit-elle.
Les échantillons ont été envoyés vers le laboratoire national de référence à Marcy-l’Étoile dans le Rhône qui devrait fournir les résultats « en tout début de semaine prochaine » tandis qu’« une enquête relative à la traçabilité des viandes utilisées » a été engagée. En attendant, la préfecture demande, par précaution, de ne pas consommer la viande achetée dans ces deux établissements.
Maladie infectieuse rare, « le plus souvent d’origine alimentaire », le SHU survient dans la plupart des cas comme complication d’une intoxication à une bactérie de la famille des Escherichia coli (E. coli). Elle touche 100 à 165 enfants en France chaque année, selon Santé publique France. En cas de symptômes, les autorités appellent à réagir rapidement. « Si vous constatez que votre enfant présente des diarrhées sanglantes, faites le 15, enjoignent la préfecture et l’ARS. La transmission de personne à personne est possible, en particulier en milieu familial ou dans des collectivités de jeunes enfants. Les mesures d’hygiène des mains doivent ainsi être systématiques en cas de diarrhées. »
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