Agnès Buzyn au Figaro: «On ne répond pas à la baisse démographique par une médicalisation à outrance»
ENTRETIEN EXCLUSIF - Congélation d’ovocytes, bilan fertilité à 20 ans, PMA… L’ancienne ministre de la Santé alerte sur les risques contenus dans ces mesures. Et estime qu’il n’est pas féministe de mêler natalité et procréation assistée.
L’ancienne ministre de la Santé et des Solidarités d’Emmanuel Macron revient sur l’interview donnée par le chef de l’État mercredi dans Elle. Plusieurs points étonnent cette scientifique, professeur d’hématologie, ancienne présidente de la Haute Autorité de santé (HAS) et ancienne présidente de l’Institut national du cancer (INCa), qui a écrit puis porté la loi bioéthique de 2021. Européenne convaincue et féministe résolue, elle considère que les récentes mesures annoncées par le président de la République ne servent pas la cause des femmes.
LE FIGARO. - Pour relancer la natalité en berne, faut-il un plan contre l’infertilité comme le propose Emmanuel Macron ?
Agnès BUZYN. - Faire un lien entre déclin démographique et fertilité est une mauvaise façon de poser le problème. La première cause de baisse de la fertilité en France est l’âge de la mère. Les femmes font des enfants plus tard pour des questions sociétales très nombreuses : études, difficultés de logement, conciliation de la vie…