Méningite : un nombre de cas «particulièrement élevé» en France depuis janvier
La France a connu un nombre «particulièrement élevé» d'infections invasives à méningocoques début 2025, indique Santé publique France, alertant sur le risque de cas groupés et insistant sur la vaccination des nourrissons, adolescents voire jeunes adultes. La recrudescence de la méningite observée en janvier (95 cas) «s'est poursuivie en février 2025 avec 89 cas déclarés au 7 mars 2025 (données provisoires), soit un niveau très supérieur à ce qui était observé pour la même période de l'année au cours des saisons précédentes», a indiqué jeudi l'agence sanitaire.
Sur un peu plus de deux mois, cela représente près de 185 cas. La hausse de janvier pourrait être liée en partie à l'épidémie de grippe saisonnière, qui a été particulièrement importante cette année. Une infection par les virus grippaux peut en effet augmenter le risque d'infections invasives à méningocoque. Plus largement, depuis l’arrêt des mesures sanitaires liées au Covid-19, les infections graves à méningocoques ont connu un rebond sans précédent en France. L’année passée, 615 cas ont ainsi été déclarés, un record depuis 2010.
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Risque de foyers épidémiques
Santé publique France a aussi alerté sur le risque de foyers épidémiques pouvant être liés à une même souche bactérienne. La transmission se fait par les postillons, lors de contacts proches et répétés avec une personne malade ou en cours d’incubation.
Depuis le début de l'année, deux épisodes de cas groupés ont déjà été identifiés : à Lyon en janvier, chez des étudiants, et à Rennes entre décembre et février, avec six cas dont un mortel. Dans la foulée, la vaccination contre les méningocoques de type B a été recommandée aux étudiants d'un IUT à Lyon, et une campagne de vaccination des 15-24 ans a été organisée à Rennes. «Quand un certain nombre de cas est plus important qu'il ne devrait, nous enclenchons ces opérations de vaccination», a expliqué début mars le ministre chargé de la Santé Yannick Neuder, venu dans la « capitale » bretonne pour l'occasion.
Les infections bactériennes dues au méningocoque peuvent provoquer une méningite (inflammation des tissus qui entourent le cerveau et la moelle épinière) ou une septicémie (réaction extrême du système immunitaire face à une infection), et parfois des arthrites ou des formes aux symptômes gastro-intestinaux. Très graves, elles peuvent conduire au décès dans 10 à 12 % des cas et à des séquelles dans 20 à 25 % des cas. La vaccination des nourrissons mais aussi des adolescents et parfois des jeunes adultes est cruciale, a réaffirmé l'agence sanitaire.
Depuis le 1er janvier 2025, la vaccination des nourrissons contre le méningocoque B et contre les méningocoques ACWY est obligatoire. Chez les adolescents, une dose de rappel contre les souches A, C, W et Y est désormais recommandée entre 11 et 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu'à 24 ans. Pour les publics concernés par l’obligation et la recommandation vaccinale, l’Assurance maladie rembourse à 65% les vaccins Bexsero contre les méningocoques de type B, et Nimenrix/Menquadfi contre ceux de type ACWY.