Nigeria : un tir de drone de l'armée tue au moins 85 civils par erreur, selon les secours
C'est un des bombardements militaires les plus meurtriers de l'histoire du pays. Un tir de drone de l'armée a tué au moins 85 civils qui célébraient une fête religieuse musulmane, et en a blessé d'autres, dans le village de Tudun Biri au nord-ouest du Nigeria, ont annoncé les autorités locales et l'armée lundi 4 décembre. Le président Bola Ahmed Tinubu a ordonné mardi l'ouverture d'une enquête.
Selon le commissaire à la sécurité de l'État, l'armée a déclaré avoir "touché par inadvertance des membres de la communauté" alors qu'elle effectuait une mission de routine contre des rebelles. L'armée n'a pas donné de bilan.
"Le bureau de zone du nord-ouest a reçu des informations des autorités locales selon lesquelles 85 corps ont été enterrés jusqu'à présent, tandis que les recherches se poursuivent", a déclaré l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema) dans un communiqué. La Nema a précisé que 66 autres personnes étaient prises en charge à l'hôpital.
Un camp de déplacés bombardé
Le président a regretté un événement "très malheureux, troublant et douloureux, et exprime son indignation et son chagrin", a déclaré la présidence dans un communiqué. Bola Ahmed Tinubu fait de la lutte contre l'insécurité l'une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier.
Des civils ont déjà été victimes des bombardements de l'armée nigériane par le passé. En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lorsqu'un avion de chasse a frappé un camp abritant 40 000 personnes déplacées. L'armée nigériane a affirmé dans un rapport que le bombardement était dû à "l'absence de marquage approprié de la zone".
Les gangs et groupes de bandits terrorisent depuis plusieurs années certaines régions du nord-ouest du Nigeria, menant des raids dans les villages pour kidnapper les habitants en échange d'une rançon. Au total, le conflit a fait plus de 40 000 victimes et 2 millions de déplacés depuis 2009.