Yann Moix réagit à la fuite de son film avec Depardieu dans «Complément d'enquête» : «Mon producteur a donné les rushs sans me prévenir»

La vidéo choque car les propos tenus sont graveleux. En voyage en Corée du Nord, et suivi par les caméras de Yann Moix pour un film qui n’a jamais été diffusé, Gérard Depardieu lance à sa traductrice : «Tu vas prendre une belle douche, tu vas penser à moi». Dans un haras, l’acteur fait des déclarations obscènes. «Les femmes adorent faire du cheval. Elles ont la chatte qui frotte sur le pommeau de la selle. C'est des grosses salopes ça», déclare-t-il avant de sexualiser une petite fille qui monte à cheval. «Si jamais il galope, elle jouit».

Ces images n’ont jamais été diffusées mais sont aujourd’hui révélées dans le dernier numéro de «Complément d’enquête» proposé ce jeudi soir sur France 2 et consacré au monstre du cinéma français, accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins seize femmes. L’équipe du magazine d’investigations présenté par Tristan Waleckx s’est procuré 18 heures de rush du long-métrage de Yann Moix. Ce dernier les a-t-il vendues au service public ? Les images ont-elles été volées ? Nous avons posé la question à l’intéressé qui nous répond : «C’est mon “producteur” qui a donné les rushs de mon tournage sans me prévenir. Il s’appelle Anthony Dufour. Je vais porter plainte contre lui», annonce Yann Moix au Figaro.

« Il y a un procès par phrase »

Yann Moix dans «Le Figaro La Nuit»

Invité dans «Le Figaro La Nuit» en avril dernier, l’émission hebdomadaire du Figaro TV, l’écrivain et réalisateur de Podium nous expliquait pourquoi il avait décidé de ne jamais dévoiler ce long-métrage réalisé en 2018. D’abord parce que le producteur lui aurait «volé» l’œuvre. «Il y a un procès, je suis en train de récupérer le film», nous apprenait-il, avant de revenir sur le contenu de ce qu’il décrit comme un «chef-d’œuvre». «Il est politiquement incorrect et il y a un procès par phrase sur deux heures et demie, confiait Yann Moix à notre journaliste Thibaut Gauthier. Je l’ai montré à une stagiaire de 20 ans qui a craqué au bout de dix minutes. Elle disait que c’était de l’humour trop genré et inadmissible», se souvenait encore le chroniqueur de télévision. «Peu compatible avec les valeurs du XXIe siècle», le film est sorti de manière «pirate» via un «code secret sur Vimeo», décrivait-il encore avant de promettre une projection pour «des copains« dans les locaux d’Europe 1.