Cet article est issu du «Figaro Magazine»
Dans sa maison de campagne, Hervé Le Tellier découvre un nom gravé sur un mur: «André Chaix». Un autre aurait peut-être effacé ce graffiti avec une truelle et du plâtre, mais quand on préside l’Oulipo, on est attentif aux signaux du destin ; le hasard devient une contrainte littéraire. Le Tellier s’est mis à fouiner comme Modianoen 1997 quand il trouva le nom de Dora Bruder dans un vieux numéro de Paris-Soir. Ce nom, André Chaix, était celui d’un résistant tué à 20 ans par une colonne de chars allemands, le 23 août 1944, à Grignan. Qui était ce jeune homme? Un beau garçon engagé dans les FFI, un amoureux dont Le Tellier a retrouvé les lettres et les photos, un aventurier prêt à sacrifier sa vie pour libérer sa patrie.
Quand un romancier vient de connaître un succès massif avec une œuvre d’imagination folle (L’Anomalie s’est vendu à un million et demi d’exemplaires, avant et après l’attribution du Goncourt en 2020), il aurait pu être tenté d’exploiter…