Haïti : les meurtres ont augmenté de 50% au premier trimestre, alerte l'ONU
Une situation désastreuse. Le premier trimestre 2024 a été le plus violent depuis au moins début 2022 en Haïti, pays caribéen ravagé par les gangs, a révélé l'ONU vendredi 19 avril. Au moins 1 660 personnes ont été tuées, soit 50% de plus qu'au dernier trimestre 2023. Dans le détail, 1 660 personnes (1 347 hommes, 273 femmes et 40 enfants) ont été tuées et 845 ont été blessées (624 hommes, 179 femmes et 42 enfants), a précisé un porte-parole de la mission à l'AFP. Contre 1 104 meurtres et 532 blessés au dernier trimestre 2023.
Les meurtres répertoriés ne concernent pas tous des civils. Selon le rapport, 141 personnes ont notamment été tuées au premier trimestre par des groupes "d'autodéfense" qui ont commencé à s'en prendre aux membres de gangs présumés depuis le printemps 2023. Les enlèvements contre rançons ont en revanche diminué de 37% à travers le pays, avec au moins 438 personnes kidnappées, la plupart dans le département de l'Artibonite où les gangs s'en prennent aux voyageurs des transports publics.
Les gangs ont également continué de recourir aux violences sexuelles contre les habitants des quartiers "rivaux", souligne le rapport, dénonçant notamment les viols collectifs subis par les jeunes filles. "Les activités des gangs ont fortement limité l'accès aux services essentiels, notamment les soins de santé et l'éducation, et ont exacerbé l'insécurité alimentaire", a déploré dans un communiqué Maria Isabel Salvador, cheffe de la mission de l'ONU, qui appelle à l'accélération du déploiement de la mission internationale de sécurité devant être menée par le Kenya.