Panama : des passages utilisés par les migrants à la frontière colombienne fermés
Le Panama a confirmé mercredi 10 juillet fermer certains passages frontaliers utilisés par les migrants venus de Colombie dans la jungle de Darièn (sud-est), en mettant en avant les risques pour leur sécurité dans cette zone inhospitalière où opèrent des groupes criminels. Les autorités colombiennes ont critiqué la fermeture de ces passages, affirmant qu'elle portait atteinte aux «droits fondamentaux» des migrants qui traversent cette dangereuse forêt en route vers les États-Unis.
Le nouveau président panaméen, José Raúl Mulino, a promis de fermer le passage de Darièn et de rapatrier les migrants illégaux en vertu d'un accord conclu le 1er juillet avec les États-Unis, qui l'aideront à financer ces rapatriements. «Ce que nous avons essayé de mettre en place, précisément pour garantir les droits humains et pour protéger des vies, c'est un passage humanitaire» que doivent emprunter les migrants, a déclaré le ministre panaméen de la Sécurité publique, Frank Abrego. Ce «passage humanitaire» conduit les migrants jusqu'à la zone de Lajas Blancas, au Panama, «où ils sont pris en charge par des organismes comme la Croix Rouge internationale, la Croix Rouge panaméenne, l'Unicef et d'autres», a ajouté le ministre. La fermeture des passages illégaux permet aux patrouilles de la police aux frontières panaméenne de maintenir la sécurité dans la jungle, où des groupes criminels dépouillent, violent et tuent des migrants, a assuré Frank Abrego.
En 2023, plus de 520.000 migrants sont passés par la jungle panaméenne, affrontant rivières dangereuses, animaux sauvages et groupes criminels. Cette année, quelque 200.000 d'entre eux, en majorité des Vénézuéliens, ont déjà emprunté cette route. L'accord conclu en juillet entre le Panama et les États-Unis prévoit une contribution de six millions de dollars de Washington pour financer les rapatriements de migrants. Les États-Unis, où l'immigration illégale est un thème majeur de la campagne présidentielle, ont annoncé en juin l'envoi à Darièn d'une unité spécialisée dans la lutte contre le trafic d'êtres humains.