Guerre à Gaza : deux soldats israéliens entendus par la police belge sur des soupçons de crimes de guerre

Deux soldats israéliens qui participaient comme spectateurs au festival de musique électro Tomorrowland en Belgique ont été arrêtés et entendus par la police. Le parquet fédéral belge, qui a confirmé ces auditions lundi 21 juillet, dit examiner deux plaintes "relatives à des violations graves du droit international commises dans la bande de Gaza", ciblant ces deux hommes dont l'identité n'a pas été révélé.

Les plaintes émanent de l'organisation belge propalestinienne Hind Rajab Foundation (HRF), en association avec le Global Legal Action Network (GLAN), un réseau international de juristes spécialisés aussi dans les violations des droits humains. "A une époque où beaucoup trop de gouvernements restent silencieux, cette action envoie un message clair : les preuves crédibles de crimes internationaux doivent être traitées par la justice, et non par l'indifférence politique", ont réagi les ONG dans un communiqué.

Accusés d'être "directement impliqués" dans des crimes "odieux"

Les deux organismes se sont félicités de l'interpellation des deux soldats israéliens, présentée comme "une première en Europe" depuis octobre 2023. Elles affirment avoir identifié ces deux Israéliens dans un petit groupe d'hommes qui étaient en train de brandir, vendredi, devant la scène de Tomorrowland, un drapeau de la "brigade Givati", une unité de l'armée israélienne en première ligne dans la guerre à Gaza. Sont reprochés aux suspects, d'après un premier communiqué publié par HRF, des "attaques aveugles contre des zones civiles, des habitations et des hôpitaux ; le recours à la torture et aux boucliers humains ; les détentions arbitraires massives et déplacements forcés de civils".

Les deux hommes sont ainsi accusés d'être "directement impliqués dans certains des crimes les plus odieux commis pendant la campagne militaire israélienne", accusations sur lesquelles le parquet belge a donc décidé de se pencher. Même si les suspects ne sont pas belges et que les faits ont été commis à l'étranger, la justice belge pourrait faire valoir, pour les poursuivre, la compétence universelle de ses tribunaux sur ces questions de violations du droit international (crimes contre l'humanité, crimes de guerre, génocide). Les deux suspects ont été relâchés après leurs auditions.