7 800 euros par an : pour les femmes de plus de 45 ans, le vrai coût du sexisme et de l’âgisme au travail
Travailleuses, aidantes, mères, grands-mères : les femmes de 45 à 65 ans cumulent tous les rôles. Loin d’être récompensées pour cela, ces « superwomen » en paient le prix fort. Une femme perd en moyenne 7 862 euros par an, soit 157 245 euros sur vingt ans, un chiffre qui monte à 159 000 euros dans le secteur privé, révèle une étude de la Fondation des femmes. En cause, l’effet combiné de deux fléaux : le sexisme et l’âgisme, qui excluent progressivement les femmes de la vie économique.
Tandis que, dans l’ombre, 9 millions de Françaises prennent soin de leurs proches, tout en poursuivant leur vie active, le marché du travail se détourne progressivement d’elles et ignore consciencieusement les difficultés physiques propres à leur âge, comme la ménopause. Alors qu’elles sont déjà pénalisées par un parcours de vie ayant creusé les écarts de revenus et de patrimoine par rapport aux hommes, elles se trouvent contraintes de sacrifier leur carrière, leur future retraite et leur santé.
Un cocktail de discriminations passé 45 ans
Si les femmes vivent en moyenne plus longtemps que les hommes, l’espérance de vie sans incapacité a diminué de quatre mois pour les femmes et augmenté de dix mois pour les hommes depuis 2008, tandis que celle sans handicap s’est accrue de dix mois pour les femmes et d’un an et dix mois pour les hommes.
Passé la quarantaine, les femmes pâtissent de l’effet cocktail des différents obstacles qui jalonnent leurs existences : carrières discontinues, métiers dévalorisés, surcharge de soins aux proches, temps partiels contraints, plafond de verre, etc. Résultat : 60 % des personnes « ni en emploi, ni en retraite » sont des femmes trop jeunes pour toucher leur pension mais déjà exclues du marché du travail.
C’est notamment ce qui explique les 40 % d’écart entre les pensions de retraite des hommes et des femmes, à la défaveur de ces dernières. Et la tendance n’est pas à une réduction de ces inégalités, donc : sans action corrective ambitieuse de la part des pouvoirs publics, la précarité des femmes âgées va exploser dans les prochaines années.
Le média que les milliardaires ne peuvent pas s’acheter
Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.
Je veux en savoir plus !