Cet article est issu du «Figaro Magazine»
Vivons-nous une crise politique ou une crise institutionnelle?
C’est une crise de régime. Notre démocratie est ébranlée. Le président de la République n’est plus le garant de la paix civile et de l’unité nationale, comme l’avait été le président René Coty en 1958 quand, face à une rébellion, une division du pays, il avait pris l’initiative d’appeler le général de Gaulle. Emmanuel Macron a fait le contraire: il s’est installé dans le rôle non seulement du chef de la majorité parlementaire relative, mais dans celui du chef du clan anti-Rassemblement national. En agitant la menace d’une guerre civile, il a suscité la peur et désigné l’ennemi.
Or, en démocratie, il n’y a pas d’ennemi, il n’y a que des adversaires. Ce qui est présenté comme un échec - tout relatif - du RN est la conséquence des manipulations auxquelles les partis politiques se sont adonnés sous la pression du président, même si l’amateurisme de certains candidats a aussi pesé. C’est en…