Incident du Boeing 737 Max d’Alaska Airlines : des hôtesses de l’air et des stewards portent plainte contre le constructeur aéronautique

Incident du Boeing 737 Max d’Alaska Airlines : des hôtesses de l’air et des stewards portent plainte contre le constructeur aéronautique

Un bouchon de porte d’un 737 MAX 9 de la compagnie Alaska Airline s’était détaché en plein vol. PATRICK T. FALLON / AFP

Lors d’un vol de la compagnie Alaska Airlines aux États-Unis en janvier 2024, la porte gauche obstruée d’un 737 MAX 9 s’était détachée de la carlingue en plein vol, provoquant la dépressurisation de l’appareil.

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Près d’un an et demi après l’incident qui a fait le tour du monde, quatre hôtesses de l’air et stewards présents à bord du vol 1282 d’Alaska Airlines, dont le bouchon de porte s’était détaché en janvier 2024, ont annoncé avoir porté plainte contre Boeing pour «blessures physiques et mentales».

Le 5 janvier 2024, pendant la phase d’ascension d’un Boeing 737 MAX 9 opérant le vol 1282 d’Alaska Airlines entre Portland (Oregon) et Ontario (Californie), une porte-bouchon - opercule condamnant une issue de secours redondante - s’était détaché, laissant un trou béant dans le fuselage et faisant quelques blessés légers. Cet incident a révélé au grand jour les problèmes de qualité du constructeur aéronautique.

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Adam Fisher, Michelle Hughes, Steven Maller et Christine Vasconcellos ont déposé une plainte en raison «des blessures physiques et mentales», de la «détresse émotionnelle» qui a suivi l’éjection de la porte et de la décompression dans la carlingue, ainsi que «d’autres préjudices de nature personnelle et financière».

«Cet acte de négligence a causé des dommages physiques et psychologiques, qui ont profondément affecté ma vie personnelle et professionnelle. Il en est résulté de nombreuses difficultés à retrouver le métier de mes rêves, que j’exerçais avec fierté», assure Michelle Hughes dans un communiqué. Christine Vasconcellos juge de son côté que «cet événement n’aurait jamais dû se produire».

«Courage» des hôtesses

Leur avocate Tracy Brammeier a loué le «courage» des quatre membres d’équipage auprès de ABC News. «Ils ont suivi les consignes à la lettre en donnant la priorité aux passagers, malgré leurs craintes pour leur propre vie. Ils méritent une indemnisation totale pour cette expérience traumatisante et bouleversante, causée par la négligence de Boeing dans le processus de production du 737 MAX.» Interrogé par la presse américaine, le géant américain de l’aéronautique a décliné toutes demandes de commentaires sur ce dossier.

Début février 2024, un mois après l’incident, un rapport préliminaire, accablant pour le géant de l’aéronautique, avait été publié : l’absence d’usure ou de déformation à certains emplacements indiquait que «quatre boulons prévus pour empêcher que la porte-bouchon ne se déplace vers le haut étaient manquants avant qu’elle ne bouge». Le rapport pointait des écrits et des photos montrant que des employés de Boeing avaient retiré ces boulons lors d’une inspection à son usine d’assemblage de Renton (nord-ouest).

L’incident du vol 1282 a fait loupe sur les problèmes de qualité chez Boeing, affectant trois de ses quatre familles d’avions commerciaux (737, 787 Dreamliner, 777). Il a entraîné audits et enquêtes (police, justice, Congrès), mise sous surveillance accrue par les régulateurs, renouvellement de l’équipe dirigeante et réouverture du dossier pénal lié aux crashes de 2018 et 2019 (346 morts).