Conflit au Proche-Orient : Emmanuel Macron demande l’arrêt de livraison d’armes à Israël utilisées à Gaza
Dans une interview accordée à France Inter, Emmanuel Macron s'est prononcé samedi pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël qui sont utilisées dans le conflit à Gaza. «Je pense qu'aujourd'hui, la priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza», a-t-il déclaré lors d'une émission spéciale sur la radio du service public consacrée à la francophonie.
Alors que le conflit au Proche-Orient a fait plusieurs milliers de morts parmi les civils, le chef de l'État a par ailleurs tenu à rappeler que «la France n'en livre pas (des armes, NDLR)», au cours de cette interview préenregistrée le 1er octobre.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait déjà assuré en avril dernier que la France livrait aucune arme, dans un entretien au Parisien . Selon l’ex-ministre, la France a «essentiellement» envoyé «des pièces détachées, pour un montant de 15 millions d'euros en 2022 — soit 0,2 % de nos exportations —, dont, par exemple, des composants du Dôme de fer , donc, pour la défense des populations civiles».
Les États-Unis sont le premier pays fournisseur d’armes à Israël. Ils représentaient 69 % de ses importations entre 2019 et 2023. En mai, Joe Biden avait suspendu la livraison de certaines bombes, pour peser contre une offensive militaire à Rafah.
Le Royaume-Uni a pour sa part annoncé en septembre la suspension d'une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, après un examen concluant à «un risque» qu'elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza qui fait suite à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.
«Nous ne sommes pas entendus»
Le président français a ensuite déploré que les lignes ne bougent pas à Gaza, malgré tous les efforts diplomatiques conduits pour obtenir un cessez-le-feu, notamment auprès d'Israël. Emmanuel Macron s’est particulièrement montré critique envers le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. «Je pense que nous ne sommes pas entendus. Je l'ai redit au premier ministre (Benyamin) Netanyahou et je pense c'est une faute, y compris pour la sécurité d'Israël demain», a souligné le chef de l’État.
«On le voit bien dans nos opinions publiques, on le voit de manière encore plus terrible dans les opinions publiques de la région, c'est au fond un ressentiment qui est en train de naître, une haine qui est nourrie par cela», a-t-il ajouté.
Après le lancement de l'opération israélienne contre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah au Liban, Emmanuel Macron a aussi rappelé que la «priorité est d'éviter l'escalade». Avec une attention particulière pour «le peuple libanais». «[Il] ne peut pas à son tour être sacrifié et le Liban ne peut pas devenir un nouveau Gaza», a-t-il martelé.