Antonio Gramsci, «le petit bossu» honni des fascistes
Le plus brûlant, le plus émouvant, pour se souvenir d’Antonio Gramsci, est probablement ce dialogue avec Benito Mussolini, quelques années avant l’arrestation du philosophe. Le Duce, qui avait rencontré Gramsci à Turin avant 1914 au sein du mouvement socialiste, avait vu en lui « un petit bossu, extraordinairement intelligent et malin ». Il avait eu l’occasion de vérifier cette intelligence, le 16 mai 1925, dans l’enceinte du palais Montecitorio, siège de la Chambre des députés italienne, quand Antonio Gramsci avait pris la parole en sa présence pour défendre les libertés publiques, y compris celles de la bourgeoisie libérale - le Corriere della Sera, et la franc-maçonnerie - contre l’État fasciste en train de durcir ses positions.
« Gramsci : En réalité, le fascisme lutte contre la seule force efficacement organisée que la bourgeoisie ait eue en Italie (la franc-maçonnerie), pour la supplanter dans les postes que l’État confie a ses fonctionnaires. La révolution fasciste n’est…