Dans six mois, où sera-t-il possible de se baigner dans la Seine et dans la Marne ?

Encore six mois à attendre. Dès juillet 2025, 32 sites de baignade doivent ouvrir dans la Seine et dans la Marne. Les sites sont les héritiers du «Plan baignade», piloté part l’État en lien avec la mairie de Paris et le concours d’autres collectivités territoriales. 1.4 milliards d’euros ont été mobilisés dans le cadre de ce plan afin d’assainir l’eau de la Seine pour les opérations Paris Plages dans le canal Saint-Martin depuis 2016 et dans le bassin de la Villette un an plus tard, mais aussi pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

L’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) a présenté, dans une étude publiée en avril 2024, les 32 sites répartis dans 26 communes en Essonne, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-et-Marne, en Seine-Saint-Denis, et dans le Val-de-Marne. 

26 sites de baignade potentiels et 6 sites validés

Pour l’instant, seuls trois sites ont été validés pour la Seine comme ceux de Bercy, Sully Morland et Bir Hakeim à Paris.

Neuf sites sont actuellement en cours d’étude pour la Marne dont Champs-sur-Marne, Chelles ou bien encore Torcy. Trois espaces devraient ouvrir dès juillet : Maisons-Alfort, Joinville-le-Pont et Saint-Maur-des-Fossés.

L’ouverture de sites en candidature nécessite la validation des services de l’État

Pratique populaire au 17e siècle, les bains dans les eaux libres étaient une véritable mode jusqu’à leur interdiction en 1923 pour des raisons sanitaires. Depuis 1988, des personnalités politiques au premier rang desquelles Jacques Chirac, alors maire de Paris, ainsi que l’actuelle édile socialiste de la capitale, Anne Hidalgo, ont fait la promesse de rendre la Seine propre.

Afin de se réapproprier les berges et de faire la promotion de ces espaces, les communes ont organisé des événements, comme l’opération «Big Jump» à Corbeil-Essonnes, ou bien «Nage ta seine» à L'Ile-Saint-Denis, proposant à chacun de s’initier à la nage dans la Seine à travers des activités sportives, de détente et de loisirs.

Pour autant, l’ouverture des sites nécessite la validation des services de l’État comme la DRIEAT (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports) ou bien l’Agence régionale de santé (ARS).  Ces organismes vérifient la faisabilité technique du projet, notamment au sujet de l’assainissement du fleuve, ainsi que les investissements nécessaires. Les collectivités peuvent s’appuyer sur le guide proposé par l’Apur afin de mettre en œuvre la baignade. 

Les défis d’un tel projet sont multiples. Il nécessite un investissement massif dans le réseau d’assainissement, avec des vérifications quotidiennes de la qualité de l’eau ainsi qu’un travail de branchement pour éviter les rejets des eaux usées dans ces eaux. «Ce n’est plus la question qui se pose à nous maintenant», explique le préfet de la région Île-de-France, Marc Guillaume, dans Le Parisien

Des dépenses importantes à l’origine de potentiels reports 

L’agencement de ces sites commence déjà à se dessiner : «On va coller des pontons sur lesquels il y aura des assises et des transats et on pourra se rendre directement dans l’eau», explique Pierre Rabadan, adjoint à la mairie de Paris en charge du sport, à BFM Paris Île-de-France. Par ailleurs, des vestiaires et douches seront disponibles sur les sites. De son côté, la mairie de Paris souhaite mettre en place une alternance entre baignade et circulation des bateaux afin de contenter tout le monde.

Pour autant, l’ampleur des coûts reste une des problématiques majeures auxquelles les collectivités doivent remédier. Pour Paris, l’aménagement des berges des trois sites a coûté 10 millions d’euros, selon la mairie. Pour l’installation d’un collecteur de grande capacité entre Athis-Mons et Valenton, 300 millions d’euros ont été alloués par les collectivités et l’État, selon La Montagne . Ces dépenses pourraient contraindre certaines communes à reporter l’ouverture de certains sites à 2026, notamment en Essonne, comme l’expliquait ce mois-ci Nicolas Méary, le vice-président du département, au Parisien .

Nouvelle destination écoresponsable de l’été, la Seine pourrait donc devenir un lieu prisé des Franciliens pour se rafraîchir face aux périodes de grandes chaleurs.