Guerre en Ukraine : Kiev lance la production en série de son missile de croisière «Flamingo», d’une portée de 3000 kilomètres

Guerre en Ukraine : Kiev lance la production en série de son missile de croisière «Flamingo», d’une portée de 3000 kilomètres

Le premier lot de drones-missiles Peklo («Enfer») fabriqués en Ukraine, livrés aux forces de défense ukrainiennes à Kiev le 6 décembre 2024. (image d’illustration) GENYA SAVILOV / AFP

L’Ukraine cherche à développer le plus vite possible ses propres missiles, de croisière et balistiques, pour être en mesure de frapper la Russie en profondeur de façon autonome.

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L’Ukraine a lancé la production en série de son missile de croisière à longue portée «Flamingo», a rapporté le journaliste et photographe ukrainien pour l’agence Associated Press Efrem Lukatsky dimanche 17 août dans une publication sur Facebook. Celui-ci indique que le nouveau missile disposerait d’une portée de plus de 3000 km, de quoi frapper en profondeur des cibles sur le territoire russe. Il a eu accès le 14 août à un site de production de l’entreprise de défense ukrainienne Fire Point pour photographier le missile.

Les spécificités techniques et le calendrier de fabrication de ce dernier n’ont pas été officiellement rendus publiques pour l’instant. Néanmoins, la conception du missile semble similaire à celle du système FP-5, présenté en février par le groupe britannique Milanion lors du salon de la défense IDEX 2025 à Abu Dhabi, indique le média ukrainien United24 . Ce système est doté d’une ogive d’une tonne et dispose effectivement d’une portée maximale de 3000 km.

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La production autonome de missiles est un élément clé de la stratégie de défense ukrainienne, d’autant plus au vu de l’insuffisance de l’aide militaire occidentale face à l’intensification de l’offensive russe, soutenue par un effort industriel croissant. Selon les services de renseignement militaires ukrainiens, cités par le Kyiv Independent, la production russe de missiles balistiques a ainsi augmenté de 66% entre mai 2024 et mai 2025, pour atteindre une fourchette comprise entre 70 et 85 unités par mois.

Premier missile balistique ukrainien en juin

L’Ukraine a donc progressivement développé son propre programme de missiles ces dernières années. Le missile de croisière antinavire «Neptune», mis en service en 2021, avait déjà acquis une reconnaissance internationale en avril 2022 lorsqu’il avait été utilisé pour couler le croiseur russe Moskva  en mer Noire, à 100 kilomètres au large des côtes d’Odessa. Une version améliorée du R-360 Neptune, le «Long Neptune», dotée d’une portée de 1000 kilomètres (soit deux ou trois fois plus que celle de la version antérieure) a été déployée en mars dernier.

En novembre 2024, le président Volodymyr Zelensky a annoncé que l’Ukraine avait produit ses 100 premiers missiles. Celui-ci a ensuite indiqué mi-avril que plus de 40% des armes utilisées sur le front étaient fabriquées en Ukraine. Cette proportion s’élève même à 95% pour les drones selon le vice-ministre de la Défense Valerii Churkin. Début mai, à la suite d’une réunion avec son état-major, Volodymyr Zelensky a ordonné d’accélérer au maximum le développement des missiles balistiques ukrainiens, qui seraient plus difficiles à intercepter que des missiles de croisière pour les défenses antiaériennes russes. «Notre capacité à longue portée constitue une garantie claire et efficace de la sécurité de l’Ukraine», avait ainsi souligné le chef d’État, cité par l’agence de presse RBC .

En juin, les médias ukrainiens ont rapporté que le premier missile balistique ukrainien, surnommé «Sapsan»d’une portée de 300 à 500 kilomètres et capable de porter une charge d’environ 500 kg, avait réussi ses essais en conditions réelles et était entré dans un processus de production en série. Jusqu’à présent, l’Ukraine ne disposait pas de missile balistique dans son arsenal, à l’exception des missiles semi-balistiques ATACMS fournis par les États-Unis en 2023. Le ministre ukrainien de la Défense, Denys Chmyhal, a affirmé le 30 juillet dans un entretien à BBC News Ukraine que son pays était sur le point de disposer de ses propres armes capables de frapper la Russie en profondeur.