Grève : 90 % des pharmacies fermeront leurs portes le week-end du 15 août

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

"Aujourd'hui, cette boîte [d'ibuprofène], je la vends 3,01 €, et on l'achète 1,76 €. Demain, l'État nous dit qu'on va la payer 10 % plus cher", explique Thierry Leborgne, pharmacien. L'établissement toulousain dans lequel il travaille sera fermé samedi 16 août, comme beaucoup d'autres en France en raison de l'appel à la grève.

Un tiers des marges des pharmacies est réalisé sur la vente des génériques grâce à des rabais accordés par les laboratoires jusqu'à 40 % selon les médicaments. Dès le mois prochain, ces rabais devraient baisser de 10 %. Un manque à gagner évident pour les officines. "Ça représente à peu près le salaire d'un de nos deux associés. Je fais quoi ? Il y en a un de nous deux qui arrête de se payer ?", poursuit le pharmacien.

Des disparités géographiques

À Toulouse, les clients sont peu informés de la fermeture de la pharmacie. Alors qu'à la campagne, ils sont tous au courant. Il n'y a pas d'autres pharmacies dans le village de Noé (Haute-Garonne), et celle qui existe est indispensable pour beaucoup d'habitants. La mesure envisagée par le gouvernement inquiète une des employées, Carole Aparicio.

"Quand on est une petite pharmacie, comment vous voulez qu'on s'en sorte ? C'est impossible. Donc déjà qu'il y a des gens dans certains villages qui sont obligés de se taper 15 km, 50 ou 100 pour se trouver un médecin, bientôt ce sera exactement la même chose avec les pharmacies", livre-t-elle ainsi. En ciblant les médicaments génériques, le gouvernement entend réaliser une économie de 500 millions d'euros.