Trêve à Gaza : le Hamas accuse Israël d'œuvrer à un "effondrement" de l'accord, Nétanyahou menace de "conséquences inimaginables" si les otages ne sont pas libérés

La première phase de la trêve entre Israël et le Hamas a expiré, mais les négociations sur la poursuite du cessez-le-feu restent dans l'impasse. Dans une déclaration vidéo publiée lundi 3 mars, un haut responsable du mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza a accusé l'Etat hébreu d'avoir œuvré pour un "effondrement" de cet accord de trêve dans l'enclave palestinienne. Pour Oussama Hamdane, "les violations de l'accord pendant la première phase prouvent sans l'ombre d'un doute" qu'Israël a "travaillé dur" pour que "l'accord s'effondre", a-t-il accusé.

Alors que le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou pousse pour une prolongation de la première phase de l'accord, le responsable islamiste dénonce une "tentative flagrante d'éviter d'entrer dans des négociations pour la deuxième phase". 

Les deux parties sont en désaccord quant à la suite à donner à l'accord de trêve. Selon le Hamas, la prochaine phase doit donner lieu à "un cessez-le-feu global et permanent" et au "retrait complet" des soldats israéliens de Gaza. Mais Israël souhaite d'abord faire libérer davantage d'otages retenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023. "Je dis au Hamas : si vous ne libérez pas nos otages, il y aura des conséquences que vous ne pouvez pas imaginer", a déclaré lundi Benyamin Nétanyahou à la tribune du Parlement à Jérusalem, lors d'une session particulièrement chahutée. 

Des violences menacent la trêve

Dimanche, Israël s'est prononcé en faveur d'un compromis américain vivement rejeté par le Hamas, visant une prolongation de la première phase de la trêve pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril. Mais face au rejet du groupe islamiste, Israël a bloqué dimanche jusqu'à nouvel ordre l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, où sont assiégés quelque 2,4 millions de Palestiniens depuis octobre 2023 par l'armée israélienne.

En attendant, le gouvernement israélien assure se réserver le droit de reprendre les combats à tout moment pour anéantir le mouvement palestinien si celui-ci ne dépose pas les armes. 

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé dans un communiqué avoir frappé lundi un "navire motorisé" suspect au large de la ville côtière de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Ce dernier "était en train d'enfreindre les restrictions de sécurité et constituait une menace", a assuré l'armée, faisant état d'un autre incident, dans lequel "des coups de feu" ont été tirés "en direction de deux suspects qui s'approchaient de soldats dans le sud de la bande de Gaza."