Vendredi entre la fin de matinée et le début d’après-midi, Bruno Le Maire et ses proches collaborateurs auront du mal à détacher leurs yeux de leurs portables. Ils scruteront l’arrivée de deux e-mails confidentiels, l’un venu de Moody’s, l’autre de son concurrent Fitch. Ces messages donneront la tonalité de l’agenda du ministre pour les prochaines semaines ; les deux agences de notation publieront en effet le soir même, vers 22 heures, leur nouvelle appréciation sur la solidité de la dette publique française.
En cas de dégradation, Bruno Le Maire, chargé des finances publiques depuis sept ans, se trouvera pris dans un tourbillon de critiques. Le ministre n’a toutefois pas attendu vendredi pour plancher sur sa ligne de défense. Même si les agences conservent une parfaite confidentialité sur la nature de leur décision, le risque est réel qu’elles soient sur le point de sanctionner la France. Moody’s attribue actuellement à Paris la note Aa2, l’équivalent d’un 18 sur 20, avec perspective stable…