Arctique : une mission pour sauver les ours polaires

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Majestueux quand il est sur la banquise dans l'Arctique, le milieu naturel de l'ours polaire. Mais avec le réchauffement climatique qui provoque la fonte des glaces, l'animal est aujourd'hui en grand danger. À bord d'un navire, une expédition scientifique. Elle vient d'arriver sur place. Pendant plusieurs jours, des chercheurs vont étudier le comportement de l'ours polaire pour tenter de le sauver dans un environnement qui change plus vite que prévu. "La diminution de glace est absolument dramatique et l'ours polaire est un animal arctique endémique qui utilise la glace, particulièrement la glace de mer, pour se déplacer, se nourrir, c'est-à-dire chasser les phoques et pour se reproduire", explique Marie-Anne Blanchet, chercheuse française à l'institut polaire norvégien.

L'hélicoptère est le meilleur moyen pour s'approcher d'eux au plus près. Un ours a été repéré, il est pris en chasse pour être endormi avec une fléchette anesthésiante. Les scientifiques peuvent alors commencer à travailler. Les premières impressions sont bonnes. "Il n'a pas de dents cassées. Elles sont en très bon état. C'est vraiment impressionnant. C'est un très beau mâle", indique l'un d'entre eux. En quelques minutes, plusieurs prélèvements sanguins sont effectués, ainsi que des biopsies de peau, rapidement rapportées dans le laboratoire du navire. À partir de ces éléments, les scientifiques vont avoir des réponses concrètes sur l'évolution actuelle de l'ours polaire : "L'idée, c'est de représenter au mieux ce que les ours vivent dans la nature, mais en laboratoire. Et donc, pour ça, on utilise leur graisse qu'on va exposer au stress qu'ils rencontrent, c'est-à-dire des polluants, mais aussi des hormones de stress", a fait savoir Laura Pirard, chercheuse française à l'institut polaire norvégien.

Près de 26 000 ours polaires en Arctique

Des échantillons qui intéressent particulièrement les écotoxicologues. Ils étudient les polluants sur les mammifères. Les analyses ont confirmé que l'ours polaire est de plus en plus exposé à un environnement en pleine mutation : "On a retrouvé des centaines de produits chimiques différents et très persistants. Ces polluants s'accumulent dans l'organisme de l'animal tout au long de sa vie. Les ours polaires sont en haut de la chaîne alimentaire. Ce sont eux qui souffrent le plus de cette pollution dans l'écosystème", a rapporté Heli Routti, écotoxicologue des mammifères de l'Arctique.

Au cours d'une autre mission, les scientifiques ont posé sur une femelle un collier GPS et introduit une puce pour mesurer son rythme cardiaque et sa température. Les données recueillies permettront de déterminer le mode de vie et les déplacements sur une année de l'ours polaire. "Avec ces éléments, on va savoir s'ils mangent plus de nourriture terrestre qu'avant, des aliments autres que les phoques. Ils les chassent toujours, mais ils mangent aussi des rennes, des œufs et même de l'herbe, bien que cela ne leur apporte aucune énergie", a expliqué Jon Aars, chef scientifique de l'institut polaire norvégien. Dans l'Arctique, les programmes scientifiques pour la protection des ours polaires existent depuis 40 ans. Une population estimée à 26 000 individus dans cette région du monde.