L’Orillon, bistrot bonne gueule de Belleville

À celui-là, on a pris soin de laisser du temps. Du moins, un bon gros trimestre depuis sa reprise par un de ces sauveteurs de comptoir «belle gueule», un de ces pompiers ès troquets, un de ces frais cornaqueurs de nouvelles cantoches, parfait bobo futé à relancer, pour un petit tour, un de ces nanards de bistrot bellevillois qui effrayait copieusement le bourgeois il y a encore vingt ans avant d’exciter la bohème confortable dès à présent. À celui-là, on a préféré accorder ces quelques mois propices à venir boxer le rétro d’un décor un peu trop rafraîchi histoire de voir s’il y a du peuple sous la patine et de la vraie vie sous le vintage. Deux lustres au moins qu’on nous fait le coup des rades de quartier sévèrement de retour. Voyons donc si L’Orillon cultive vraiment l’art du bouclard.