Bourse de Paris: le CAC 40 chute de près de 3% avec les droits de douane et les résultats, Teleperformance plonge de 20%

La tendance du marché

La guerre commerciale est toujours un sujet qui inquiète les marchés financiers, surtout quand elle devient officielle. Le décret, signé jeudi soir par Donald Trump, a douché l’enthousiasme des investisseurs. Ces derniers n’ont pas pu se rassurer avec les résultats des sociétés. À l’ouverture, de nombreuses valeurs sont directement passées dans le rouge vif à l’image de Teleperformance, Viridien, Saint-Gobain ou encore Axa. Dans ce marasme, le CAC 40 a donc directement commencé sa séance en territoire négatif. Une situation qui ne s’est pas arrangée avec une actualité qui s’est révélé chargée ce vendredi.

Les créations d’emplois américains ont apporté une mauvaise surprise avec un chiffre moins important que prévu en juillet (73.000 postes contre 104.000 attendues). Les indicateurs des deux mois précédents ont également été revus à la baisse avec l’évaporation de 258.000 emplois pour seulement retenir 19.000 et 14.000 créations d’emplois pour mai et juin. Les taux obligataires américains ont donc brutalement reculé en passant de 4,37% à 4,23% tandis que le dollar a perdu 1,13% par rapport à l’euro. Une situation qui conforte les déclarations des deux gouverneurs qui souhaitaient une baisse des taux de la Fed lors de la dernière réunion. Ils estiment qu’un abaissement des taux trop tardif représente un risque pour l’économie américaine.

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Cette actualité n’a donc pas épargné Wall Street, qui n’a pas pu compter sur les résultats d’Amazon et Apple comme ce fut le cas avec Microsoft et Meta qui étaient flamboyants. Les Bourses mondiales sont donc abasourdies avec la digestion de tous ses évènements. Comme un symbole, le CAC 40 enregistre sa pire perte depuis le 9 avril dernier et le début de l’escalade douanière entre Washington et Pékin. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice français a fortement reculé avec une chute de 3,63%.

Du côté des indices en France et dans le monde

CAC 40 - 2,91% 7 546,16 points
SBF 120 - 2,75% 5 737,71 points
DAX - 2,66% 23 491,50 points
FTSE 100 - 0,70% 9 066,64 points
Nikkei - 0,66% 40 799,60 points
Dow Jones* - 1,39% 43 516,86 points
Nasdaq* - 2,16% 20 667,28 points
*indice arrêté à la clôture des bourses européennes

Le fait du jour

Le monde digère une nouvelle fois les annonces douanières de Donald Trump. Ce jeudi soir, le président américain a signé le décret officiel qui acte des surtaxes douanières à plus d’une soixante de partenaires commerciaux. Ces derniers, qu’ils aient trouvé un accord ou non, seront donc imposés de droits de douane supplémentaires dès le 7 août, le temps que les douaniers se mettent en ordre de marche.

L’Union européenne a donc bien obtenu 15% de surtaxes douanières, mais Bruxelles n’a pas réussi à obtenir d’exemption pour les vins et spiritueux avant la date butoir. Les dirigeants européens, notamment français, ont annoncé poursuivre les négociations. Pour le reste des pays, les taxes varient de 15% à 41%. Si la Syrie (41%) et le Laos (40%) sont fortement touchés, certains produits brésiliens le seront davantage avec une surtaxe de 50% en représailles des poursuites contre l’ex-président, Jair Bolsonaro.

D’autres partenaires ont vu la sanction s’alourdir comme la Suisse qui passe de 31% à 39% ou bien le Canada qui évolue de 25% à 35%. À l’inverse, le Mexique a obtenu un nouveau délai de 90 jours de négociations et évite un passage de 25% à 30% de ses tariffs douaniers. Avec ces nouvelles annonces, le taux douanier américain passe au-dessus des 15% environ, un chiffre inédit depuis les années 1930, alors qu’il était d’environ 2% avant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Les valeurs en vue

Le Top

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Atos  est la meilleure performance du SBF 120 lors de cette séance avec une hausse de 4,67% à 28,485 euros. Les résultats semestriels de l’ancien fleuron ont été bien accueillis par les investisseurs. Le chiffre d’affaires est en baisse de 19,4%, à 4 milliards d’euros, mais elle est conforme aux attentes des analystes.

En revanche, les marchés financiers ont salué les efforts sur les charges pour limiter la dette à une perte de 696 millions d’euros sur les six premiers de l’année, contre 1,9 milliard d’euros lors de la même période l’an passé. La marge opérationnelle atteint même 113 millions d’euros, soit une hausse de 15% sur un an.

La direction se montre confiante avec un rebond du chiffre d’affaires attendu au dernier trimestre 2025, mais surtout à la fin du plan de transformation en 2026 : «Une dynamique positive s’installe, que nous comptons poursuivre. Notre consommation limitée de trésorerie reflète notre approche disciplinée en matière de gestion des liquidités, et nous constatons un intérêt croissant de nos clients à l’égard du recentrage stratégique du Groupe», signale Philippe Salle, président-directeur général d’Atos. L’entreprise informatique a également confirmé ses objectifs pour l’exercice 2025 ainsi que sa trajectoire financière à long terme.

Le Flop

Teleperformance  a une nouvelle fois déçu les investisseurs avec ses résultats. Le spécialiste français des centres d’appels a publié des semestriels en dessous des attentes du consensus. Dans ce contexte, le groupe français a lourdement chuté en Bourse avec un recul de 20,65%, à 68,02 euros. La société a bien dévoilé un chiffre d’affaires en légère hausse de 0,8%, à 5,1 milliards d’euros, mais le reste des annonces n’a pas été aussi rassurant pour les marchés financiers.

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En effet, Teleperformance enregistre une baisse de 14,4% de son bénéfice net sur un an au premier semestre 2025. Dans un communiqué, le groupe met en avant «un environnement macroéconomique volatil» et «un effet de change négatif significatif» pour expliquer ces résultats contrastés.

Les investisseurs ont également accueilli avec désillusion les perspectives de l’entreprise. En effet, Teleperformance anticipe une croissance de son chiffre d’affaires dans «le bas de la fourchette initiale de + 2% à + 4%». En revanche, la marge d’EBITA courant reste attendue entre 15% et 15,1% tandis que la génération de cash-flow devrait être de l’ordre d’un milliard d’euros.

Le chiffre du jour

51,8 milliards d’euros de bénéfice net

D’après le décompte de l’AFP, les entreprises du CAC 40 (à l’exception de Pernod Ricard qui a un exercice décalé) ont enregistré un bénéfice net de 51,8 milliards d’euros au premier semestre 2025. Un chiffre inférieur de 28% à la même période pour l’année 2024. L’automobile et le luxe sont les principaux touchés par cette baisse des bénéfices.

L’agenda du lundi 4 août

La séance de lundi s’annonce particulièrement calme en matière de publications macroéconomiques. Lors de cette journée, les marchés financiers n’auront que les indices suisses des prix à la consommation en juillet à surveiller.