REPORTAGE."La démocratie fonctionne bien mieux ici que dans tous les pays des Balkans" : au Kosovo, la population se rend aux urnes, fière de son système libre et transparent
Au Kosovo, le parti de gauche du Premier ministre, Albin Kurti est donné largement favori des élections législatives qui se tiennent dimanche 9 février. Contrairement à la plupart de ses voisins, le petit État des Balkans connaît généralement des élections apaisées, libres et transparentes. Des progrès démocratiques qui font la fierté de la jeune société kosovare.
Habillé en rouge et noir, Ali Mucaj est venu assister à l’un des derniers meeting du parti de gauche "Autodétermination", au pouvoir depuis 4 ans. Selon ce jeune entrepreneur, la vie démocratique de son pays est un exemple pour la région. "La démocratie fonctionne bien mieux ici au Kosovo que dans tous les pays des Balkans. Les médias sont bien plus libres", assure-t-il.
"Ici, pendant les campagnes électorales tous les politiciens se font critiquer sans problème, même le Premier ministre ou le gouvernement. La démocratie fonctionne."
Ali Mucajà franceinfo
Face à une Serbie qui s’oppose toujours à la reconnaissance de leur pays, les 1,6 million de Kosovars sont fiers de leur jeune démocratie. À 21 ans, Lyra fait partie des 125 000 jeunes qui pourront voter pour la première fois ce dimanche. "La Serbie fait toujours beaucoup de propagande contre nous, mais ce n’est pas vrai. Vous, à l’étranger, vous croyez à cette propagande et vous pensez que le Kosovo n’est pas un état démocratique, alors que c’est absolument le contraire", argue la jeune femme.
Élections pluralistes et transparentes
Il y a quatre ans, le Kosovo a connu une alternance politique historique, sans difficulté particulière. Nahim Loha est un élu local du Parti démocratique, désormais dans l’opposition. "J'ai été trois fois d’affilée membre de la commission électorale et pas une seule fois il n’y a eu de problème avec aucun parti politique. Pas de problème, pas d’incidents, pas de violence. Les États occidentaux nous ont aidés parce qu’on sortait du communisme et on a connu aussi la guerre", rappelle-t-il.
Élections pluralistes et transparentes, séparation des pouvoirs, lutte contre la corruption, les responsables politiques comme les citoyens aiment mettre en avant les progrès réalisés par leur pays. Des progrès pour espérer un jour intégrer l’Union européenne, comme le souhaite Lila, une commerçante francophone d’une soixantaine d’années. "On a beaucoup de parents qui ont vécu en France. On a pris un peu de la France, un peu de la Belgique. Et puis on veut être européen, on ne veut pas être comme les Slaves, les Russes, nous, on est contre."
Depuis la fin du conflit avec la Serbie il y a 26 ans, de nombreuses organisations internationales supervisent et assurent le bon fonctionnement de la jeune démocratie kosovare.