En Cisjordanie : « Si vous voulez rester vivants, vous laissez tout ici et vous partez »

Taybeh (Cisjordanie occupée), envoyé spécial

D’une main, il retient le pan de son kaboud, manteau typique doublé en laine de mouton ; de l’autre, il montre ce à quoi s’est réduite la vie de sa communauté. Des constructions modulaires dressées au milieu d’un champ et quelques chèvres qui errent autour. Habes Kaabneh est le chef bédouin d’une communauté regroupant trois familles élargies (220 personnes).

Il contient mal sa colère lorsqu’on lui demande pourquoi lui et son entourage se retrouvent là, près du village de Taybeh, à quelques kilomètres de Ramallah et non pas plus à l’est, vers la vallée du Jourdain. « Depuis cinq ans, les colons ne cessent de nous harceler, nous empêchant de nous déplacer comme nous le faisons habituellement. »

Le mode de vie des Bédouins consiste en des déplacements réguliers selon les saisons. Une sorte de transhumance avec le bétail qui leur fait délaisser leurs campements pendant plusieurs mois, dans la vallée du Jourdain ou plus haut sur les collines.

Le bétail utilisé pour expulser les bergers